Loi Travail : la totalité des centrales nucléaires en grève

Par latribune.fr  |   |  551  mots
"C'est le moment d'accentuer la mobilisation. Nous appelons à un mouvement le plus fort possible", avait déclaré mardi 23 mai la porte-parole de la fédération nationale mines-énergie de la CGT (FNME-CGT), Marie-Claire Cailletaud.
Le gestionnaire du réseau national à haute tension a assuré que cette grève n'entraînait pas de problème d’approvisionnement. Sur les 19 centrales nucléaires françaises, 12 ont procédé à des baisses de production dans la nuit selon la CGT.

| Article publié à 8h02, mis à jour à 11h53.

19 sur 19. Pour la 8e journée de mobilisation contre le projet de loi Travail porté par la ministre Myriam El Khomri, la grève a été votée dans la totalité des centrales nucléaires de France. Selon la CGT, aux avant-postes de la contestation et majoritaire dans 16 centrales,12 d'entre elles ont procédé à des baisses de production dans la nuit.

Un porte-parole de la CGT Energie a affirmé mercredi soir que trois centrales thermiques seraient déjà à l'arrêt : Cordemais (Loire-Atlantique), Gardanne (Bouches-du-Rhône) et Porcheville (Yvelines).

"C'est le moment d'accentuer la mobilisation. Nous appelons à un mouvement le plus fort possible", avait déclaré mardi 23 mai la porte-parole de la fédération nationale mines-énergie de la CGT (FNME-CGT), Marie-Claire Cailletaud. Le secrétaire général CGT-Energie du département de l'Aube, Arnaud Pacot avait indiqué le même jour qu'il avait été décidé "d'un blocage du site à la centrale de Nogent-sur-Seine et d'une baisse de charge lors d'une assemblée générale du personnel où étaient présents une centaine de salariés". La grève de 24 heures devait commencer mercredi soir à partir de 21h, avait rapporté à Reuters Laurent Langlard, un porte-parole de la fédération Mines et Energie de la CGT.

Une baisse d'électricité reste éventuelle

La CGT a toutefois tenu à souligner que "cela ne veut pas dire qu'il y aura des baisses de charge". "Il y aura des baisses de charges où ce sera possible en fonction des impératifs de sécurité", a précisé Philippe Rancelli, le secrétaire régional CGT EDF du Centre-Val de Loire, où les quatre centrales nucléaires ont voté la grève de mercredi 21h00 à jeudi 21h00.

Une éventuelle baisse d'électricité dépendra du nombre de grévistes et de la phase de production, qui permet ou non des baisses de charge, avait précédemment expliqué Jean-Luc Daganaud, délégué syndical CGT de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne) qui a également voté la grève à partir de mercredi 21h00. Selon ces délégués CGT, un premier bilan devrait être tiré jeudi.

Jeudi matin, un porte-parole de RTE, le gestionnaire du réseau national à haute tension, a ainsi assuré qu'il n'y a "pas de problème d'alimentation électrique". Selon le site Eco2mix de RTE, qui permet de suivre la production électrique française presque en temps réel, la production d'électricité nucléaire représentait, avec 37.906 mégawatts (MW), 68% de la production de courant totale du pays jeudi à 10H30, contre 69% et 41.377 MW la veille à la même heure.

Entre 2% et 17% de grévistes chez EDF

Chez EDF, les taux de grévistes pour les différentes journées de mobilisation contre le projet de loi travail vont de 2% à 17%, selon les chiffres fournis par l'entreprise, le plus fort taux ayant été enregistré le 31 mars.

Des chiffres supérieurs de participation ont été enregistrés lors de journées d'action propres à EDF, notamment le 21 janvier (21,12%) ,lorsque des suppressions d'emplois avaient été annoncées en comité central d'entreprise. Selon la CGT, le 21 janvier, la grève avait entraîné des tensions sur le réseau, avec une baisse de charge de "12.000 MW" dans la nuit, soit environ 20% de la production d'électricité.