Loi travail : onzième journée de mobilisation, le Sénat adopte une version remaniée

Par latribune.fr  |   |  490  mots
A Paris, 38 personnes ont été interpellées, dont 27 aux points de filtrage.
Alors que les manifestations conte le projet de loi Travail ont repris ce mardi, jour du vote du projet de loi au Sénat, Philippe Martinez a annoncé une nouvelle journée d'action le 5 juillet prochain.

Adopté mardi soir au Sénat - dans une version très remaniée - par 185 voix contre 156, le projet de loi de Myriam El Khomri a de nouveau suscité des manifestations un peu partout en France. C'est dans une ambiance tendue que la manifestation a eu lieu dans la capitale où environ 15.000 personnes selon la police et 55.000 selon les organisateurs ont défilé de Bastille à la place d'Italie. Un dispositif de 2.500 policiers et gendarmes étaient mobilisé et la tour Eiffel était fermée au public.

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Environ 200 personnes cagoulées placées en tête de cortège ont lancé des pavés sur les forces de l'ordre répliquant par des tirs de gaz lacrymogène. A la Bourse du travail, un groupe de manifestants, entouré par des CRS, s'était regroupé en marge de la manifestation officielle.

 "Jaurès, réveille-toi, ils sont devenus fous", pouvait-on lire à Montpellier. Des manifestations avaient également lieu à Marseille, Lyon Grenoble, Rennes, Le Havre et Toulouse.

Les prochaines rencontres avec le gouvernement attendues

Les leaders des syndicats FO, CGT, FSU, Solidaires, Unef, UNL et FIDL sont dans l'attente des prochaines rencontres organisés par Manuel Valls afin de "faire le point" sur la loi travail. Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez espère que "ce n'est pas une visite de courtoisie" et Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO "qu'il (ndlr Manuel Valls) a des propositions à faire".

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Pour le jour de début de discussion du texte à l'Assemblée, le mardi 5 juillet prochain, Philippe Martinez a appelé à une nouvelle journée d'actions » avec de possibles manifestations.

De son côté, Manuel Valls qui a accepté de recevoir les syndicats et organisations patronales mercredi et jeudi prochains, a prévenu que des « négociations » sur le texte n'étaient pas à prévoir. Le gouvernement ne reviendra donc pas sur l'article 2, une décision soutenue par Laurent Berger, le leader de la CFDT pour qui un recul du gouvernement serait une "profonde erreur".

Le texte poursuit son parcours au Parlement

Pendant ce temps, le texte a poursuivi son parcours au Parlement, avec le vote du Sénat, à majorité de droite, dans une version libérale: le verrou des 35 heures a sauté, la généralisation de la garantie jeunes a été supprimée, le compte personnel d'activité a été partiellement vidé et le plafonnement des indemnités prudhommales (à 15 mois de salaire) rétabli.

Cette version devrait être détricotée par les députés lors d'une nouvelle lecture à partir du 5 juillet, pendant laquelle le gouvernement n'exclut pas de recourir de nouveau à l'article 49-3 pour faire adopter sa version sans vote, comme en première lecture. Si tel était le cas, 73% des Français seraient "choqués", selon un sondage Odoxa.

(Avec AFP)