Loi Travail : Valls dégaine de nouveau le 49-3, les opposants dans la rue

Par latribune.fr  |   |  519  mots
Si aucune motion de censure n'est déposée dans les 24 heures, le projet de loi sera définitivement adopté, sans vote.
Ce mardi marque la 12e journée d'action des opposants à la loi Travail, au moment où le texte revient à l'Assemblée nationale pour une seconde lecture. Comme pressenti, Manuel Valls a annoncé un nouveau recours au 49-3.À Paris, la participation à la manifestation est en nette baisse.

Article publié à 11h, dernière mise à jour à 15h39.

Ce n'est pas vraiment une surprise. Le Premier ministre, Manuel Valls a, comme en première lecture, recouru ce mardi après-midi à l'article 49 alinéa 3 (dit 49-3) de la Constitution pour faire adopter le projet de loi Travail à l'Assemblée nationale, engageant ainsi la responsabilité de son gouvernement.

Si aucune motion de censure n'est déposée dans les 24 heures, le projet de loi sera définitivement adopté, sans vote.

Plus tôt dans la journée, Christian Jacob, chef de file des députés Les Républicains, a annoncé que son groupe ne déposerait pas de motion de censure cette fois. "Stop à la mascarade" et que "Valls se débrouille avec son champ de ruines" a-t-il lancé lors d'une conférence de presse.

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Si les députés socialistes frondeurs voulait encore croire à un compromis sur la loi Travail, le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement a fait une mise au point mardi matin. Sur France Info, Jean-Marie Le Guen a affirmé que "l'intransigeance n'[était] pas du côté du gouvernement".

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Jean-Marie Le Guen s'est aussi prononcé sur un amendement signé par 130 députés socialistes visant à garantir le niveau de rémunération des heures supplémentaires (au moins 25% de majoration pour les huit premières heures), et qui pouvait constituer un possible compromis. "Ce qui a été dit et proposé aux députés n'est pas ce qui a été véritablement proposé devant l'Assemblée nationale. Il y a de ce point de vue un quiproquo" a-t-il affirmé. Une manière d'affirmer que le gouvernement a fait sa part - notamment sur les accords de branches - et ne reculera plus.

Les opposants promettent de ne pas lâcher

De leur côté, les syndicats ne désarment pas et organisent ce mardi leur 12e journée d'action avec un nouveau défilé dans Paris. Le cortège ira de place d'Italie jusqu'à la Bastille. "La colère reste là" assure Philippe Martinez dans L'Humanité, tout en reconnaissant que les vacances d'été allaient introduire une sorte de pause forcée.

"Nous allons entretenir sous d'autres formes le climat que nous connaissons depuis quatre mois et nous réfléchissons très concrètement à des temps forts à la rentrée" assure le leader de la CGT.

Même la CFDT, pourtant favorable au texte, se montre ouvertement critique vis-à-vis du gouvernement. Dans Libération daté de mardi, son leader, Laurent Berger, file la métaphore spatiale : "Quand la fusée est mal lancée, elle ne se remet jamais droite" affirme le leader syndical, qui déplore que "les efforts d'explication déployés l'ont été trop tardivement".

À Paris, la participation à la manifestation s'est inscrite en nette baisse. Les participants étaient entre 6.500 et 7.500 selon la police, et 45.000 selon la CGT. Le 28 juin, lors de la dernière manifestation, la manifestation avait rassemblé entre 14.000 et 15.000 manifestants selon la police et 55.000 selon les syndicats.

(Avec AFP)