Une nouvelle baisse de l'impôt sur le revenu en 2017

Par latribune.fr  |   |  601  mots
Manuel Valls se veut prudent en raison des effets du Brexit mais également des attentats qui ont fortement impacté l'industrie du tourisme français.
L'impôt sur le revenu baissera pour la troisième année consécutive en 2017. La condition mise au préalable -1,7% de croissance en 2017- ne semble plus constituer un obstacle. Bercy table sur 1,5% de croissance l'an prochain. Reste à savoir à qui cette baisse sera destinée.

Manuel Valls a annoncé ce jeudi que le gouvernement français allait "poursuivre la baisse de l'impôt sur le revenu" en 2017, malgré une prévision de croissance maintenue à 1,5% du produit intérieur brut (PIB).

"Dans mon discours de politique générale", lors de la formation du gouvernement en avril 2014, "j'avais dit que nous baisserions de 5 milliards l'impôt sur le revenu", a souligné M. Valls sur RMC/BFMTV.

"Nous y sommes et nous allons poursuivre la baisse de l'impôt sur le revenu", a-t-il ajouté, précisant vouloir "restituer du pouvoir d'achat aux Français" et faire en sorte que la gauche ne soit pas "identifiée à l'impôt".

Prévision de croissance inchangée

Cette baisse d'impôt pour les ménages se fera sur la base d'une prévision de croissance inchangée à 1,5% pour 2016 comme pour 2017, et malgré les craintes d'un ralentissement de l'activité après le Brexit.

"Nous sommes sur cet objectif de 1,5% pour 2016, aussi pour 2017", a déclaré le chef du gouvernement, assurant que le mauvais chiffre du deuxième trimestre, marqué par une croissance nulle (0%) de l'économie française après un premier trimestre dynamique (+0,7%), ne remettait pas en cause les objectifs du gouvernement.

Pour cela, "il faut de la croissance au troisième et au quatrième trimestre. Or nous avons le sentiment qu'il y en a", a-t-il argumenté, notant que "les chiffres du chômage", en baisse en juillet, "d'une certain manière le démontrent".

Manuel Valls peut s'appuyer sur des indicateurs plutôt positifs publiés ce jour, tels que la hausse de l'investissement des industriels. Ils progresseront de 6%, selon l'Insee. Soit la hausse la plus forte depuis 2011. Même si le Brexit fait peser des risques sur la croissance de l'Europe.

Brexit, attentat... la prudence du gouvernement

"Évidemment, les conséquences du Brexit et la situation du tourisme, due aux attentats, pourraient nous inciter à être prudent". Mais "les éléments que nous avons montrent que ces chiffres sont sérieux. Nous avons toujours été sérieux" en matière de prévisions économiques, a ajouté le Premier ministre.

| Lire aussi : Tourisme: attentats, grèves et inondations ont coûté 750 millions à Paris et à l'Île-de-France

François Hollande voulait une croissance de 1,7% pour baisser l'impôt

François Hollande avait évoqué une baisse d'impôt pour les ménages le 17 mai, conditionnant toutefois cette réduction à l'existence de "marges de manoeuvres budgétaires". Lors de son discours du 14 juillet, le chef de l'Etat avait ajouté que ce geste fiscal ne pourrait intervenir que si le gouvernement avait la "certitude" d'une croissance d'au moins 1,7% l'an prochain. Manifestement, cette condition n'est plus nécessaire.

Des baisses d'impôt pour qui?

Après des hausses d'impôts au début du quinquennat, le gouvernement a effectué deux réductions successives de l'impôt sur le revenu, dont une dernière de plus de deux milliards d'euros en 2016. Ces baisses d'impôt ont été réservées aux ménages moyens et modestes: ceux dont les taux marginaux d'imposition atteignaient 14% et au delà n'étaient pas concernés. La première tranche de l'impôt sur le revenu à 5,5%, qui existait jusqu'en 2015, a été supprimée. Le barème comprend aujourd'hui quatre tranches: 14%, 30%, 41%, et 45%. Les plus hauts revenus peuvent en outre être soumis à la surtaxe Sarkozy de 3% entre 250.000 euros et 500.000 euros de revenu fiscal de référence (pour un célibataire), et de 4% au delà. Pour les couples, ces seuils sont doublés.

Le choix de baisser l'impôt pour les ménages modestes ou tous les contribuables est éminemment politique.

(Avec AFP)