Marine Le Pen cherche à récupérer le mouvement "Gilets jaunes"

Par latribune.fr  |   |  487  mots
(Crédits : Max Rossi)
Marine Le Pen a estimé mardi que le gouvernement traitait avec "un grand mépris" voire "violence" le mouvement des "Gilets jaunes" contre la hausse des prix des carburants, jugeant "inappropriées les menaces d'interpellations".

Dans un entretien publié sur le site du Parisien, La présidente du Rassemblement national (RN) se dit "étonnée de voir comment le gouvernement traite avec un grand mépris cette manifestation. Il y a même une forme d'hostilité, voire de violence".

"On a même le sentiment que le gouvernement souhaite que les choses dérapent", ajoute la finaliste de la présidentielle en 2017, jugeant "inappropriées les menaces d'interpellations, d'amendes et de peines d'emprisonnement contre tous ceux qui tenteraient de bloquer le pays samedi. Tout cela est hors de proportions".

Une récupération en bonne et due forme

Marine Le Pen estime par avance que les annonces que doit faire le Premier ministre mercredi matin sur RTL "seront dérisoires et totalement déconnectées des réalités de ce que vivent les Français". Elle estime que ses "électeurs se retrouvent dans les 'Gilets jaunes'."

"Élargir la prime à la conversion, qui n'est que de 1.500 euros en moyenne, comment peut-il suffire alors que le premier prix pour un véhicule hybride est de 20.000 euros ?", demande la députée du Pas-de-Calais qui suggère, au lieu de taxer les carburants, de "changer de modèle économique en cessant le libre-échange" et en produisant "au plus près".

L'interdiction, par la métropole du Grand Paris, des véhicules les plus polluants dès juillet prochain "exprime la caricature de la boboïsation de la vie politique" et veut "juste dire : les pauvres en dehors de la ville, et ceux qui sont aisés ont le droit d'y entrer", estime-t-elle.

En début de semaine, dans les colonnes de Libération, le mouvement des "Gilets jaunes" est "un mouvement aux coutures opaques" et Laurent Joffrin trouve que "le gouvernement est face à ce mouvement comme une poule qui a trouvé un gilet" et regrette qu'il tienne "un discours rationnel pour répondre à une plainte émotionnelle". "C'est le plus souvent la garantie du malentendu", prévient-il.

Un gouvernement près à en découdre

A quelques jours de la mobilisation des "Gilets jaunes" du 17 novembre, un mouvement spontané qui "tétanise" l'exécutif, la presse estime mardi que "face à cette émotion, la raison est impuissante", compliquant la possibilité de désamorcer la grogne.

Lire aussi : "Gilets jaunes": le gouvernement n'acceptera aucun "blocage" le 17 novembre

Les forces de l'ordre interviendront pour lever tout "blocage total" lors la journée de mobilisation des "gilets jaunes", a déclaré mardi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.

"Je demande qu'il n'y ait aucun blocage total. (...) Partout où il y aura un blocage, et donc un risque pour les interventions de sécurité et aussi la libre-circulation, nous interviendrons", a-t-il affirmé mardi sur BFMTV, jugeant cette mobilisation "irrationnelle" mais "réelle".

"Nous interviendrons d'abord par la discussion et ensuite nous rendrons la libre-circulation", a-t-il détaillé, demandant également aux organisateurs de déclarer leurs manifestations en préfecture.