Notre-Dame-des-Landes : nouveau report de l'évacuation

Par latribune.fr  |   |  324  mots
Les opposants, baptisés "zadistes", occupent en effet encore le vaste terrain de 1.200 ha.
Un contentieux avec la Commission européenne doit encore être réglé. L'évacuation pourrait intervenir après la présidentielle de 2017.

Le ou la prochain(e) président(e) de la République va-t-il "hériter" de la "zone à défendre" (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes ? L'hypothèse paraît de plus en plus probable. Ce vendredi, le gouvernement a en effet repoussé la perspective d'une évacuation de la zone, occupée par les opposants à la construction d'un aéroport.

"Il n'y a pas d'évacuation possible tant que le contentieux avec Bruxelles n'est pas réglé" a indiqué une source gouvernementale à l'AFP, enterrant de fait la promesse de Manuel Valls. Avant de quitter Matignon, ce dernier tablait en effet sur une évacuation avant l'hiver.

Etre "irréprochable juridiquement"

Quel est alors le problème avec Bruxelles ? En fait, depuis avril 2014, la France est mise en demeure par la Commission européenne pour ne pas avoir réalisé d'évaluation des impacts cumulés des infrastructures du projet d'aéroport. Elle n'a toujours pas régularisé son infraction.

Pour se mettre en conformité avec la réglementation européenne, le SCOT (schéma de cohérence territoriale) de la métropole Nantes-Saint Nazaire a dû être révisé et va être soumis au vote le 19 décembre. "Cette opération doit être préparée méticuleusement et les étapes doivent être préparées. Il faut être irréprochable juridiquement et opérationnellement", a encore fait valoir Matignon.

Évacuation impossible ?

Outre le problème bruxellois, une autre obstacle de taille pourrait encore retarder l'évacuation. En pleine alerte terroriste en France, qui mobilise à plein les forces de l'ordre, l'évacuation du futur site de l'aéroport nécessiterait des centaines voire des milliers de gendarmes mobiles pendant plusieurs jours voire semaines.

De fait, malgré un "oui" au projet au référendum local en juin, les opposants, baptisés "zadistes", occupent en effet encore le vaste terrain de 1.200 ha sur lequel doit être construit l'aéroport, mené par le géant du BTP Vinci.

 (Avec AFP)