Orpea va lancer la première augmentation de capital dans les prochains jours visant à effacer une partie de sa dette

Par latribune.fr  |   |  551  mots
Orpea veut transformer 3,8 milliards d'euros de dette en actions, sur un total de plus de 9 milliards d'euros de dette. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)
Le groupe d'Ehpad privé a annoncé l'arrivée prochaine au capital d'un groupement mené par la Caisse des dépôts. Une possibilité permise par le rejet, la veille, par la cour d'appel de Paris d'un recours contre une décision de l'Autorité des marchés financiers autorisant de procéder à la restructuration financière d'Orpea sans passer par une offre publique d'achat (OPA). Au total, Orpea prévoit de transformer 3,8 milliards d'euros de dette en actions, sur un total de plus de 9 milliards d'euros de dette.

Orpea va lancer « dans les jours qui viennent » la première augmentation de capital. C'est ce qu'a annoncé le groupe d'Ehpad privés au lendemain du rejet par la cour d'appel de Paris d'un recours contre une procédure de restructuration financière.

Jeudi 9 novembre, la justice a, en effet, rejeté le recours contre une décision de l'Autorité des marchés financiers (AMF) autorisant de procéder à la restructuration financière d'Orpea sans passer par une offre publique d'achat (OPA).

« Il s'agit d'une excellente nouvelle pour l'entreprise, puisqu'il s'agissait de la dernière condition suspensive à lever pour pouvoir mettre en œuvre les opérations techniques », qui aboutiront à l'arrivée au capital d'un groupement mené par la Caisse des dépôts, s'est réjoui Laurent Guillot, directeur général d'Orpea, précisant : « Nous allons lancer les opérations dans les jours qui viennent », elles se poursuivront jusqu'au « premier trimestre 2024 ».

Fin juin déjà, une nouvelle étape avait été franchie avec l'adoption par les parties intéressées, créanciers comme actionnaires, du plan de sauvegarde accélérée. Le vote avait débouché sur une majorité des parties en faveur du plan.

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L'objectif pour Orpea : transformer 3,8 milliards d'euros de dette en actions, sur un total de plus de 9 milliards d'euros de dette.

Un groupement mené par la Caisse des dépôts

Après trois augmentations de capital successives, un groupement mené par la Caisse des dépôts, bras financier de l'État, avec la Maif, CNP et MACSF (mutuelle des professionnels de santé) détiendra 50,2% du capital d'Orpea. Les créanciers en posséderont 49,4% et les actionnaires actuels, s'ils décident de ne pas participer aux augmentations de capital qui leur seront ouvertes, 0,4%.

À l'issue du processus, la valeur de l'action pourrait potentiellement être inférieure à 0,02 euro, rappelle l'entreprise. Jeudi le cours, extrêmement volatil, a bondi de 43,73%, clôturant à 1,40 euro. Depuis le 1er janvier, il a perdu plus de 77%.

600 millions d'euros de financement complémentaire

En outre, en mars 2023, Orpea avait annoncé qu'il allait bénéficier d'un financement complémentaire de 600 millions d'euros via un crédit syndiqué sécurisé, toujours dans le cadre de sa restructuration financière. Cette somme a été actée dans un accord de principe conclu avec « des prêteurs incluant les principaux partenaires bancaires », auxquels la société avait déjà eu recours en juin 2022 dans le cadre d'un protocole de conciliation. Les crédits supplémentaires seront « mis à disposition des sociétés Niort 94 et Niort 95, qui détiendront une partie des actifs immobiliers du groupe », avait précisé Orpea.

Plombé par une stratégie d'achats immobiliers massifs, Orpea s'est retrouvé en grande difficulté financière, dans le sillage de la publication du livre Les Fossoyeurs du journaliste Victor Castanet en janvier 2022. Ce dernier a révélé des maltraitances de pensionnaires et des irrégularités financières dans les établissements du groupe, présent dans 22 pays et qui gère quelque 350 établissements - maisons de retraite et cliniques - en France. Le journaliste accuse Orpea d'avoir mis en place un « système » pour optimiser ses bénéfices au détriment du bien-être des résidents et des employés.

(Avec AFP)