Orpea : l'accord trouvé avec la majorité des créanciers ouvre la voie à une procédure de sauvegarde accélérée

L'ex-numéro un des Ehpad et maisons de retraite, en plein marasme après un scandale de maltraitance institutionnelle, et passé depuis sous le contrôle de la Caisse des dépôts, a trouvé un accord avec la majorité de ses créanciers sur le plan de restructuration prévoyant l'effacement d'une partie de sa lourde dette. Orpea entend du coup solliciter une procédure de sauvegarde accélérée « dans les prochains jours » auprès du tribunal de commercer de Nanterre afin de le mettre en œuvre.
Orpea est en difficulté depuis la parution en janvier 2022 du livre-enquête « Les Fossoyeurs » de Vincent Castanet. Ce dernier a révélé des maltraitances de pensionnaires et des irrégularités financières dans certains de ses établissements.
Orpea est en difficulté depuis la parution en janvier 2022 du livre-enquête « Les Fossoyeurs » de Vincent Castanet. Ce dernier a révélé des maltraitances de pensionnaires et des irrégularités financières dans certains de ses établissements. (Crédits : ERIC GAILLARD)

C'est une nouvelle qui va permettre à Orpea d'avancer sur son plan de restructuration financière. Dans un communiqué publié ce lundi 13 mars, le groupe privé d'EHPAD et résidences seniors annonce avoir trouvé un accord, en ces termes :

« Environ 51% des créanciers financiers non sécurisés de la société ont adhéré à l'accord » de « lock-up » signé le 14 février dernier. Ils avaient jusqu'à vendredi dernier pour le faire.

Orpea précise que ces bailleurs détiennent un total « d'environ 1,9 milliard d'euros » de dette.

Pour rappel, l'accord de lock-up prévoit d'effacer 3,8 milliards d'euros de dettes du groupe sur un total de 9,7 milliards, en les convertissant en capital. Il stipule également que des investisseurs apportent 1,55 milliard d'euros d'argent frais au groupe. En parallèle, Orpea va passer sous le giron d'un groupement mené par la Caisse des dépôts et consignations (CDC), qui inclut également des assureurs - dont CNP Assurances, la Maif et la MASCF - ainsi qu'un groupe de créanciers.

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Lancement prochain d'une procédure de sauvegarde accélérée

Cette adhésion majoritaire ouvre en tout cas la voie à « l'ouverture d'une procédure de sauvegarde accélérée » que le groupe entend solliciter « dans les prochains jours » auprès du tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine). Le but de cette procédure est de « mettre en œuvre son plan de restructuration financière ».

Car le groupe est en difficulté depuis la parution en janvier 2022 du livre-enquête « Les Fossoyeurs » de Vincent Castanet. Ce dernier a révélé des maltraitances de pensionnaires et des irrégularités financières dans les établissements du groupe, présent dans 22 pays et qui gère quelque 350 établissements - maisons de retraite et cliniques - en France. Le journaliste accuse Orpea d'avoir mis en place un « système » pour optimiser ses bénéfices au détriment du bien-être des résidents et des employés.

Fin avril dernier, le parquet de Nanterre ouvrait une enquête sur le groupe privé Orpea, soupçonné de maltraitance institutionnelle et de détournements de fonds publics.

Depuis janvier 2023, en 14 mois, le numéro un français des maisons de retraite a perdu plus de 95% de sa valeur en Bourse.

Cela ne l'a néanmoins pas empêché d'obtenir la semaine dernière 600 millions d'euros de crédits supplémentaires de la part de « grandes banques françaises », pour « couvrir ses besoins de liquidité » jusqu'à la réalisation de l'augmentation de capital. Une somme que le groupe a promis de compléter en vendant « 1,25 milliard d'euros d'actifs immobiliers » d'ici fin 2025.

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(avec AFP)

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