Popularité : pas "d'effet Coupe du monde" pour Emmanuel Macron

Par latribune.fr  |   |  998  mots
Emmanuel Macron lors de la fianle de la Coupe de monde de football à Moscou. (Crédits : DR)
[SONDAGE] L'enquête mensuelle BVA-La Tribune-Orange-RTL indique une amélioration de la popularité d'Emmanuel Macron. S’il y a un petit « effet coupe du Monde » sur l’état d’esprit des Français, cela ne suffit pas à gommer une séquence plutôt négative pour le président de la République.

Un Français sur deux estime que la victoire des Bleus aura un impact positif sur son moral (51%) et sur le niveau de la consommation en France (54%). Les interviewés se montrent en revanche un peu moins convaincus que le Mondial aura un impact positif sur la situation du pays (45%). Ces réponses témoignent d'un certain effet du Mondial sur l'état d'esprit des Français sans pour autant que cela ne se traduise par le sentiment massif que cette victoire va profondément bouleverser les choses en France.

39% des Français déclarent avoir une bonne opinion d'Emmanuel Macron en tant que président de la République, soit 2 points de moins qu'en juin. A l'inverse, 59% affichent leur opposition (+6 points). Emmanuel Macron voit donc sa popularité décrocher ce mois-ci et atteindre son plus bas niveau dans notre baromètre.

Si la coupe du Monde a pu avoir un effet sur le moral et la confiance des Français, ce n'est pas suffisant pour atténuer la séquence négative du président lors des dernières semaines (report des plans pauvreté et hôpital, polémiques sur ses propos à l'égard des prestations sociales, effets limités de son discours au Congrès de Versailles, ...), notamment sur le front économique et social.

Ainsi, les Français expriment très majoritairement (75%) le souhait d'une inflexion de la politique gouvernementale actuelle dans un sens plus social (un souhait très massif à gauche mais également présent chez les sympathisants LREM et chez près de la moitié des sympathisants LR). Or ils se montrent très sceptiques sur le fait d'être entendus par le président sur ce point : seuls 30% pensent que ce dernier va mener une politique plus sociale dans les prochains mois.

Pour autant, lorsqu'on demande aux interviewés de se positionner à l'égard de la politique d'Emmanuel Macron et du gouvernement, on retrouve les mêmes « blocs » qu'en avril dernier : 17% affichent leur soutien, 39% leur opposition, tandis que 42% attendent de voir quels seront les résultats de la politique menée pour se prononcer. Le socle de soutien d'Emmanuel Macron est donc toujours fragile (parmi les personnes ayant une bonne opinion de lui, la majorité - 55% - n'est pas totalement convaincue et attend encore de voir). Pour autant, le noyau dur d'opposants - significatif et beaucoup plus important que le niveau de ses soutiens - n'est pas totalement figé puisque parmi les personnes ayant une mauvaise opinion du président, un tiers n'a pas encore basculé dans l'opposition stricte et se montre attentiste.

La popularité d'Edouard Philippe résiste et
peu d'évolutions pour les es membres du gouvernement

43% des Français déclarent avoir une bonne opinion du Premier ministre (+1 point), tandis que 54% en ont une mauvaise opinion (+4 points). Si on observe une petite crispation des opinions négatives à son égard, sa popularité est, malgré l'entrée en vigueur de la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes départementales, relativement stable - y compris chez les personnes habitant en zone rurale (42%; inchangé).

Nicolas Hulot conserve la tête de notre classement, malgré une baisse de 3 points de sa cote d'influence (35%). Il demeure le ministre le plus populaire, devant Jean-Yves Le Drian (30%; +3 points) et Jean-Michel Blanquer (28%; -3 points). Les polémiques ayant entouré certains membres du gouvernement n'ont par ailleurs guère d'impact dans l'opinion : Marlène Schiappa regagne les points perdus le mois dernier (23%; +4 points), signe que l'opinion est peu sensible au débat médiatique sur sa légitimité à faire une interview dans Paris Match, tandis qu'Agnès Buzyn, recadrée pour avoir laissé entendre que l'annonce du plan pauvreté dépendait du parcours des Bleus en Coupe du monde, voit sa cote d'influence rester stable (18%; +1 point).

Une opposition qui peine toujours à faire valoir sa différence

Si les Français s'interrogent sur l'orientation et l'efficacité de la politique gouvernementale, force est de constater que l'opposition peine toujours à profiter de ce contexte et à apparaître comme une alternative crédible.

Ainsi, aucun des partis testés n'est jugé capable par une majorité de Français de faire mieux que le gouvernement actuel s'il était au pouvoir.

  • Seuls 22% des Français pensent que la France insoumise ferait mieux que le gouvernement si elle était au pouvoir, tandis que 48% pensent même qu'elle ferait moins bien : ce parti reste encore très clivant, à l'image de son leader, Jean-Luc Mélenchon, dont la côte d'influence n'évolue guère (24%; +2 point) et qui ne parvient pas à élargir son socle au-delà des sympathisants de partis de gauche non socialiste.

  • Le Parti socialiste peine aussi à convaincre les Français : seuls 16% pensent qu'il ferait mieux que le gouvernement actuel, et 44% qu'il ferait moins bien.

  • A droite, les Républicains apparaissent au mieux comme un parti dont l'action ne serait « ni mieux ni moins bien » que celle du président (45%), tandis que 37% pensent que ce serait pire s'ils étaient au pouvoir et seuls 16% que ce serait mieux. La côte d'influence de Laurent Wauquiez reste par ailleurs stable (19% auprès de l'ensemble des Français, 63%; +1 point auprès des sympathisants LR).

  • Enfin, le Rassemblement national est rejeté par une majorité de Français, qui considèrent que son action serait pire que celle de la majorité actuelle (54%) tandis que seuls 21% pensent qu'il ferait mieux.

_______
 Méthodologie

Enquête réalisée auprès d'un échantillon de Français recrutés par téléphone puis interrogés par Internet du 18 au 19 juillet 2018. Echantillon de 1003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

La représentativité de l'échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession de la personne de référence du ménage et de la personne interrogée, région et catégorie d'agglomération.