Pas de liquidation judiciaire pour Tapie

Par latribune.fr  |   |  399  mots
Bernard Tapie s'est déclaré "extrêmement heureux" de la décision du tribunal de commerce de Paris. (Crédits : Jean-Paul Pelissier)
Le tribunal de commerce de Paris a rejeté la demande de liquidation judiciaire des sociétés de Bernard Tapie, que demandait le parquet.

Le tribunal de commerce de Paris a rejeté ce jeudi la demande de liquidation judiciaire des sociétés de Bernard Tapie, l'ex-ministre et homme d'affaires condamné à rembourser 404 millions d'euros perçus en 2008 dans son litige avec le Crédit lyonnais sur la revente d'Adidas en 1994, selon le jugement consulté par l'AFP.

Le parquet de Paris réclamait la liquidation judiciaire des holdings GBT (Groupe Bernard Tapie), propriétaire du groupe de médias La Provence, et de FIBT (Financière Immobilière Bernard Tapie), après le rejet par la justice, en avril, du plan de sauvegarde qui étalait ce remboursement sur six ans, en raison d'un "défaut de financement"., en l'absence de cessions.

Le tribunal ne s'est d'ailleurs pas prononcé ce jeudi sur le nouveau plan de remboursement présenté par Bernard Tapie, se contentant de constater "que l'état de cessation des paiements n'est pas démontré."

"Je suis extrêmement heureux pour au moins trois raisons", a déclaré Bernard Tapie à l'AFP. "La première, c'est que, même lorsque la situation incite la justice à vous être défavorable, vous tombez toujours, à un moment ou à un autre, sur des magistrats qui n'ont à cœur que de respecter le droit, rien que le droit. C'est aussi une bonne nouvelle pour tout le monde, pour toutes les parties. Surtout, je suis tellement heureux par rapport à "La Provence" (le quotidien régional dont il est propriétaire], un journal qui fait un travail incroyable et qui va pouvoir continuer à travailler dans la sérénité".

Liquidation "inévitable" selon le CDR

Une partie des biens de l'ancien patron de l'Olympique de Marseille, affaibli à 75 ans par un cancer de l'estomac, a déjà été saisie dans le volet pénal de ce dossier tentaculaire, qui vaut à Bernard Tapie d'être renvoyé en correctionnelle pour "escroquerie" et "détournement de fonds publics".

"La situation de Bernard Tapie n'a pas bougé: il a gagné du temps mais pas de nouveaux moyens de paiements", a réagi le CDR (Consortium de réalisation), l'entité chargée de gérer le passif du Crédit lyonnais et dont l'Etat est l'unique actionnaire. "Ses sociétés sont dans une situation objective telle qu'il n'y a pas de possibilité de présenter un nouveau plan de sauvegarde crédible. La liquidation est donc inévitable et incontournable, ce n'est qu'une question de temps."