Pénurie de masques : le gouvernement en appelle aux industriels et aux chercheurs

Par latribune.fr  |   |  422  mots
(Crédits : ALY SONG)
Face à la pénurie de masques de protection FFP2 et chirurgicaux, le gouvernement a chargé industriels et chercheurs de travailler sur des alternatives afin de protéger le personnel soignant et la population de la propagation du coronavirus.

Pour répondre à la pénurie de masques en pleine crise du coronavirus, le Premier ministre a annoncé samedi avoir chargé industriels et chercheurs de travailler sur des alternatives.

"Nous avons demandé au ministère de l'économie et au ministère de la défense de trouver des alternatives, plus exactement de charger toute une série d'activités industrielles, de chercheurs, soit pour démultiplier les chaînes de production, soit pour qualifier des alternatives, jetables ou réutilisables", a dit Edouard Philippe à l'Assemblée nationale.

Et de poursuivre : "Les ministères ont qualifié des bancs de tests, mis à disposition des industriels des spécifications, et 40 prototypes sont en cours de tests, pour des masques chirurgicaux comme pour des FFP2."

Un déstockage d'environ 25 millions de masques a été opéré début mars, précise le Premier ministre. Grâce aux réquisitions, et en tenant compte de ce déstockage, le stock a été maintenu à 105 millions de masques au 16 mars. Selon la Direction générale de la santé, la France a une capacité de production de six millions de masques par semaine.

"Prévenir l'hécatombe de la communauté soignante"

Selon le personnel soignant, les besoins sont criants dans les hôpitaux, notamment pour des FFP2, jugés beaucoup plus protecteurs que les masques chirurgicaux.

"Que les pouvoirs publics et l'ensemble des acteurs du tissu productif national s'unissent pour fournir les 15 millions de masques FFP2 dont nous avons besoin chaque jour afin de prévenir l'hécatombe de la communauté soignante qui se profile si cette pénurie se perpétue", écrivent dans un communiqué plusieurs collectifs de médecins et autres personnels des blocs opératoires.

"Notre pays compte sur nous pour affronter cette pandémie, mais il est inadmissible de nous faire prendre des risques inconsidérés car sous nos blouses, nous restons aussi des humains, aussi vulnérables que tous", ajoutent-ils.

Plusieurs entreprises ont déjà fait don au gouvernement des masques qu'elles avaient à disposition. Le groupe LVMH a annoncé samedi avoir trouvé un industriel chinois capable de livrer 10 millions de masques en France dans les prochains jours - sept millions de masques chirurgicaux et trois millions de masques FFP2.

L'opération pourra être renouvelée au moins quatre semaines dans des quantités similaires, précise l'entreprise dans un communiqué, ajoutant être prête à financer la première semaine de livraison pour un montant de cinq milliards d'euros. Le groupe diversifié Bouygues a de son côté promis un million de masques.