Pierre Gattaz refuse d'appliquer le nouveau compte pénibilité

Par latribune.fr  |   |  295  mots
"Nous ne savons pas comment faire le 1er juillet, donc nous n'appliquerons pas" le compte pénibilité, dont six nouveaux critères entrent en vigueur à cette date, a déclaré Pierre Gattaz à des journalistes
Pour le président du Medef, les nouvelles obligations de ce compte pénibilité sont trop compliquées pour êtres mises en place dès le début du mois de juillet.

Le numéro un du Medef, Pierre Gattaz, a annoncé mercredi que les entreprises "n'appliqueraient pas" les nouvelles obligations du compte pénibilité entrant en vigueur à partir du 1er juillet.

"Nous ne savons pas comment faire le 1er juillet, donc nous n'appliquerons pas" le compte pénibilité, dont six nouveaux critères entrent en vigueur à cette date, a-t-il déclaré à des journalistes. En réalité, les entreprises n'auront à faire leurs déclarations que début 2017 et pourront les modifier jusqu'en septembre 2017, voire 2019 si la modification joue en faveur du salarié.

3 millions de personnes potentiellement concernées

Le compte pénibilité, instauré depuis 2015 et mesure emblématique de la réforme des retraites de 2013, vise à permettre aux salariés du privé ayant exercé des tâches pénibles, de cumuler des points afin de partir plus tôt à la retraite, se former ou travailler à temps partiel.

Potentiellement, 3 millions de personnes sont concernées, selon le gouvernement qui a retenu dix facteurs, dont quatre en vigueur depuis 2015: travail de nuit, travail répétitif, en horaires alternants ou milieu hyperbare (sous-marin). Au 1er juillet, six autres doivent entrer en application: postures pénibles, manutentions manuelles de charges, agents chimiques, vibrations mécaniques, températures extrêmes et bruit.

"C'est beaucoup trop compliqué, c'est inapplicable", a expliqué Pierre Gattaz. "On ne sera pas prêts le 1er juillet", a-t-il répété, indiquant avoir déjà dit à de nombreuses reprises à la ministre du Travail Myriam El Khomri que ce dispositif était "une usine à gaz".

L'ensemble des organisations patronales ont demandé a minima le report de l'entrée en vigueur des nouveaux critères. Selon le gouvernement, quelque 26.000 entreprises ont rempli en 2016 des fiches d'exposition pour 500.000 salariés au titre de l'année 2015, preuve que cela "fonctionne".

(Avec AFP)