Télétravail : le "burn out" guette de plus en plus les salariés

Par latribune.fr  |   |  566  mots
Les indicateurs de l'état psychologique des salariés n'ont quasiment pas bougé depuis mars 2021, avec 44% de salariés en détresse psychologique en mai, selon une étude.
A dix jours du retour au bureau officiel et de l'allègement du télétravail, 44% des salariés sont toujours en détresse psychologique en mai, soit à peine 1 point de moins qu'en mars dernier, selon une étude d'OpinionWay. Chez les managers, la part monte même à 52%. Après plus d'un an de crise sanitaire, ils sont très inquiets pour leur avenir, en particulier les jeunes.

Alors que la France se déconfine progressivement et entrevoit la sortie de crise, les burn-out, ou épuisements professionnels, "explosent" et la détresse psychologique des salariés ne diminue pas, selon un baromètre de la santé psychologique des salariés français, réalisé en ligne du 30 avril au 10 mai 2021 par OpinionWay. Des résultats préoccupants à dix jours du retour au bureau que le gouvernement préconise pour le 9 juin prochain, en maintenant toujours du télétravail.

Depuis mars 2021, les indicateurs de l'état psychologique des salariés n'ont quasiment pas bougé, alors que la France faisait face à la troisième vague de l'épidémie. Ainsi, 44% des salariés se déclarent en détresse psychologique dont 17% "élevée", et le taux de dépression nécessitant un accompagnement chez les salariés reste à 36%, selon cette enquête réalisée auprès d'un panel de 2.007 salariés.

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« Le taux de burn-out a doublé en un an, culminant à 2 millions de personnes en burn-out sévère », a ainsi constaté Christophe Nguyen, à la tête du cabinet Empreinte Humaine pour commenter l'étude.

Les managers et les télétravailleurs plus impactés

Dans le détail, les managers sont en première ligne de la crise. En effet, c'est la fonction la plus exposée avec 52% d'entre eux en détresse psychologique. De plus, le burn-out les « concerne 1,5 fois plus » que le reste des collaborateurs, précise le rapport OpinionWay-Empreinte Humaine.

Chez les télétravailleurs aussi le taux de détresse psychologique est élevé puisque cela concerne 46% d'entre eux, contre 40% de leurs collègues en présentiel.

En effet, la généralisation du télétravail n'a pas été facile à vivre par tous les salariés. Alors qu'un tiers des Français déclarent que le télétravail n'est pas compatible avec la nature de leur emploi, 41% d'entre eux ont tout de même travaillé à distance, révèle une étude de Randstad Employer Brand Research réalisée au mois de janvier 2021 auprès de 7.906 personnes.

Cette nouvelle organisation du travail a aussi perturbé leur rythme de vie puisque 7% des salariés ont vu leur nombre d'heures de travail augmenter et 8% l'ont vu baisser, ajoute le rapport.

Malgré ces bouleversements, la moitié des télétravailleurs ne veulent « pas revenir au bureau comme avant », même si sept salariés sur dix pensent qu'un retour en présentiel est « nécessaire pour la cohésion d'équipes ». Notamment, ils disent craindre « de ne pas pouvoir faire les mêmes amplitudes horaires » que pendant les confinements et qu'ils « ne tiennent pas » la charge de travail, selon cette étude Randstad.

Des inquiétudes pour l'avenir

Au-delà de la charge de travail, les salariés sont globalement inquiets pour leur avenir. Malgré le déconfinement progressif et la sorite de crise qui s'annonce, le contexte sanitaire et la crise économique restent des objets de préoccupation pour 22% d'entre eux qui s'inquiètent pour leur poste, ajoute le sondage.

En particulier chez les jeunes qui ont dû s'intégrer sur le marché du travail dans un contexte difficile. Ainsi, près du tiers des moins de 24 ans (32%) craint d'être au chômage cette année, contre 16% pour les 55 ans et plus.

(avec AFP)