Le moral des dirigeants se redresse, les risques psychosociaux persistent

L'optimisme chez les chefs d'entreprise a progressé de 9 points entre avril et mai d'après la dernière Grande consultation des entrepreneurs réalisée par OpinionWay pour La Tribune, CCI France et LCI.
Grégoire Normand
La consommation devrait reprendre avec la réouverture des magasins.
La consommation devrait reprendre avec la réouverture des magasins. (Crédits : Reuters/Gonzalo Fuentes)

Les clignotants passent au vert. Après un très long hiver pandémique, la réouverture de l'économie suscite de l'enthousiasme dans les milieux dirigeants. Selon la dernière Grande consultation des entrepreneurs (GCE) réalisée par OpinionWay pour CCI France, La Tribune et LCI, l'indicateur qui mesure l'optimisme chez les chefs d'entreprise est passé de 73 à 82 entre les mois d'avril et mai. Il retrouve ainsi son niveau de l'automne dernier avant les deux vagues d'épidémie particulièrement traumatisantes pour de nombreux secteurs.

Pour les établissements de dix salariés ou plus, le bond est spectaculaire (+17 points) en passant de 72 à 89. Pour les entreprises de moins de dix salariés, l'indicateur est passé de 73 à 81 (+8 points). Avec l'accélération de la campagne de vaccination et le calendrier de réouverture en quatre étapes jusqu'à la fin du mois de juin annoncé par l'exécutif, la confiance revient progressivement même si de nombreux aléas et incertitudes demeurent. Un nombre moins important de répondants se déclarent attentistes par rapport à avril (9% contre 18%).

> Lire aussi : Les chefs d'entreprise attentistes sur les perspectives

Des perspectives favorables

Sur le front des perspectives, l'horizon se dégage pour un grand nombre de patrons interrogés après presque un an et demi de crise sanitaire et de confinements à répétition. Trois quarts des personnes interrogées affirment qu'elles sont confiantes pour l'avenir de leur entreprise pour les 12 prochains mois, c'est 11 points de plus qu'en avril. Cette proportion est plus élevée dans les entreprises de plus de dix salariés (90%) que dans les plus petites (75%).

Concernant l'économie française, 30% (+8 points par rapport à avril) des répondants indiquent être confiants dans les projections d'activité. Enfin, une plus forte proportion par rapport à avril (30% ; +2 points) signale être plus optimiste sur les perspectives de l'économie mondiale. A la faveur de ce futur plus favorable, une part importante de dirigeants veut faire grandir leur entreprise pendant le déconfinement : 12% souhaitent augmenter leurs effectifs, soit un ratio inédit depuis le début du baromètre précisent les auteurs.

Des séquelles psychologiques et physiques

Le prolongement et la violence de la pandémie risquent de laisser des séquelles profondes dans certains milieux patronaux. Ainsi, 46% des individus ont déclaré que la crise avait eu un impact négatif sur leur santé mentale/psychologique. Près de trois sur dix disent avoir subi des répercussions négatives sur leur santé physique.

A l'opposé, 54% des personnes interrogées dans le cadre de ce baromètre disent ne pas avoir ressenti de conséquences négatives sur leur santé mentale/psychologique et 71% signalent avoir été épargnés sur leur santé physique. Le débranchement des aides à venir et la moindre prise en charge de l'activité partielle par l'Etat et l'Unedic suscitent de nombreuses inquiétudes. Même si le gouvernement a annoncé que la levée des aides allait être progressive, beaucoup de secteurs restent particulièrement meurtris par ces longues périodes de restriction et le retour entier de la confiance n'est pas prévu avant plusieurs mois.

« L'incertitude et le manque de visibilité ressortent nettement comme le premier facteur de stress cité par les dirigeants touchés mentalement ou physiquement (55%). D'autres facteurs concernant l'entreprise sont également cités : la perte de contact avec sa clientèle (20%), la peur de faillite de l'entreprise (19%) ou la situation financière de celle-ci (18%). Dans un autre registre , 27% témoignent de l'impact de bouleversements dans leur vie privée », notent les auteurs du baromètre.

 > Lire aussi : Débranchement des aides : la délicate fin du « quoi qu'il en coûte » se profile

(*)Méthode : étude réalisée auprès d'un échantillon de 601 dirigeants d'entreprise. La représentativité de l'échantillon a été assurée par un redressement selon le secteur d'activité et la taille. L'échantillon a été interrogé par téléphone du 12 au 18 mai 2021.

Grégoire Normand
Commentaire 1
à écrit le 28/05/2021 à 7:35
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Les risques psychosociaux n'existent pas en France. Il s'agit simplement de petites natures qui ont des problèmes relationnels et comportementaux et qui ne supportent pas la pression. Ça fait cinquante ans que c'est comme ça.

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