Pouvoir d'achat : l'inflation en France ralentit à 1,6% en décembre

Par latribune.fr  |   |  561  mots
(Crédits : Benoit Tessier)
Parce qu'elle dégrade le pouvoir d'achat, l'inflation est au centre des revendications du mouvement des "gilets jaunes". De fait, alors qu'en 2017, elle s'était établie à 1% en moyenne, en 2018 son taux a fortement progressé, grimpant jusqu'à 2,2% en octobre dernier. Le ralentissement des deux derniers mois provient principalement de la baisse des prix de l'énergie, qui jusqu'ici ont plus que compensé l'accélération continue des prix de l'alimentation.

La hausse des prix à la consommation en France s'est élevée à 1,6% sur un an au mois de décembre, contre 1,9% en novembre et 2,2% en octobre, selon un chiffre provisoire publié vendredi par l'Insee.

Sur un mois, les prix à la consommation devraient être stables, après un repli de 0,2% en novembre, a indiqué l'Institut national des statistiques, qui impute le ralentissement de l'inflation à la baisse des prix de l'énergie, dans le sillage de ceux du pétrole, mais aussi des services et du tabac, et d'un recul plus prononcé de ceux des produits manufacturés.

Accélération continue des prix de l'alimentation

En revanche, les prix de l'alimentation ont continué à accélérer avec 2,5% d'augmentation sur un an en décembre, tandis que ceux des produits manufacturés sont en baisse de 0,5% et que ceux des services progressent de 0,9% sur la période, relève dans le détail l'Insee.

La hausse des prix à la consommation en décembre sur un an est différente de l'inflation moyenne pour l'année 2018, dont le chiffre n'a pas encore été communiqué. Pour mémoire, en 2017, l'inflation s'était élevée à 1,0% en moyenne annuelle.

10 milliards d'euros de mesures de soutien au pouvoir d'achat

L'inflation dégrade le pouvoir d'achat, au centre des revendications du mouvement des "gilets jaunes", qui a perturbé l'économie française de la mi-novembre jusqu'avant les fêtes de fin d'année.

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Face à la colère d'une partie de la population, le gouvernement a pris pour plus de 10 milliards d'euros de mesures de soutien au pouvoir d'achat, allant d'une revalorisation de la prime d'activité à l'annulation de la hausse de la CSG sur les retraites jusqu'à 2.000 euros, en passant par la défiscalisation des heures supplémentaires.

Des retraites revalorisées... mais bien en dessous de l'inflation

On se souvient notamment qu'en octobre l'Assemblée nationale avait voté de nuit, une mesure très contestée : L'assemblée nationale a voté dans le courant de la nuit de vendredi à samedi 27 octobre une "revalorisation" de certaines prestations sociales, dont les retraites, mais à un taux de 0,3% par an, soit un taux bien inférieur à celui de l'inflation.

"Cette mesure est sûrement la plus contestable du projet de loi du point de vue du pouvoir d'achat d'un grand nombre de nos concitoyens. Plutôt que de revalorisations, on doit parler d'un quasi-gel, l'inflation se situant entre 1,7 et 2% en 2019. Il y aura beaucoup de perdants parmi les retraités", avait alors dénoncé Gisèle Biémouret (PS).

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L'Insee livrera les chiffres définitifs le 15 janvier

L'Insee indique encore que sur un an, l'indice des prix à la consommation (IPC) harmonisé, qui sert de référence pour les comparaisons européennes, "ralentirait nettement à +1,9 %, après +2,2 % en novembre. Sur un mois, il augmenterait de 0,1 %, après un repli de 0,2 % le mois précédent."

L'institut avertit enfin que ces chiffres provisoires "ne doivent pas être utilisés pour des revalorisations contractuelles" et que le chiffre définitif de l'évolution des prix à la consommation en décembre sera communiqué le 15 janvier.

L'estimation provisoire de l'inflation en zone euro pour le mois de décembre sera publiée à 10h00 GMT.

(avec AFP et Reuters)