Prélèvement à la source : le lobby du bâtiment demande un crédit d’impôt compensatoire

Par César Armand  |   |  287  mots
La Fédération française du bâtiment demande un crédit d'impôt pour les entreprises pour compenser les coûts supplémentaires liés au prélèvement à la source. (Crédits : Thierry Gouegnon)
Au lendemain de la confirmation du Premier ministre, la Fédération française du bâtiment demande un crédit d’impôt pour les entreprises afin de « compenser les coûts supplémentaires » liés au prélèvement à la source.

En juillet dernier, Jacques Chanut avait qualifié le prélèvement à la source de créateur d'« emmerdes dans nos entreprises ». Ce 5 septembre 2018, le président de la Fédération française du bâtiment demande « un crédit d'impôt pour les entreprises afin [d'en] compenser les coûts supplémentaires pour [les] artisans et entrepreneurs ».

Membre du bureau exécutif du Medef depuis les années Gattaz, Jacques Chanut fait même part de « [ses] doutes sur la capacité effective de mise en œuvre technique » :

« Alors que les rémunérations et coûts des matériaux progressent vite, ils n'ont pas besoin de cette nouvelle charge ! »

Bonus-malus et TVA à 5,5 %

En juillet déjà, le président de ce puissant lobby du bâtiment s'alarmait des conséquences fiscales du plan de rénovation énergétique des bâtiments :

« Que va-t-il se passer avec le crédit d'impôt pour la transition énergétique (Cite) ? On nous dit qu'on va le transformer en prime. C'est très bien, mais on attend des précisions avec beaucoup d'inquiétudes. De même, on entend une petite musique sur l'écologie punitive... », s'impatientait Jacques Chanut.

Nicolas Hulot, alors ministre d'État chargé de la Transition écologique et solidaire, s'était en effet dit favorable à titre personnel à un bonus-malus, mais là encore, le patron de la FFB avait considéré que cela « bloquait le marché ».

Idem sur les hésitations autour du maintien de la TVA à 5,5% pour les professionnels du bâtiment. Jacques Chanut estimait que cette fiscalité allégée leur rapportait 2 à 3 milliards de chiffre d'affaires supplémentaires par an, permettait de préserver 37 à 59.000 emplois par an, et surtout allait « directement dans la poche du client ».