Prélèvement à la source : Macron donne son feu vert

Par latribune.fr  |   |  635  mots
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Au 20h de TF1, le Premier ministre Edouard Philippe a confirmé que l'impôt sur le revenu "sera bien prélevé à la source au 1er janvier 2019"

"L'impôt sur le revenu sera prélevé à la source au 1er janvier 2019", a confirmé mardi sur TF1 le Premier ministre Édouard Philippe, après une semaine d'hésitations de l'exécutif.

"Nous avons travaillé d'arrache-pied depuis des mois pour faire en sorte que cela soit possible", a ajouté le chef du gouvernement, qualifiant de "bonne réforme" le prélèvement direct de l'impôt sur le bulletin de paie.

Pas d'effet "psychologique" selon l'exécutif

Edouard Philippe ne "croit pas" à un effet psychologique de la réforme sur les Français, qui pourraient la considérer comme "un ralentisseur de croissance". Le chef du gouvernement a mis en avant l'avantage de ne pas payer l'impôt avec un an décalage, comme c'est le cas actuellement, en cas notamment de baisse de revenu.

"Un exemple pour celui qui part à la retraite, il payait beaucoup d'impôts a un moment où ses revenus baissaient un peu", a expliqué le Premier ministre.

À l'avenir "l'impôt va être plus simple et va mieux suivra sa situation à l'instant T", a-t-il promis.

Il a d'autre part assuré que la mise en oeuvre du prélèvement à la source, qui interviendra pour la première fois sur les bulletins de paie de janvier 2019, ne pénaliserait pas en terme de trésorerie ceux qui bénéficient d'abattements.

"Nous avons fait en sorte que tous ceux qui font des dons aux associations, qui bénéficient d'une réduction d'impôt, que tous ceux qui s'inscrivent dans ce type de démarches puissent bénéficier en trésorerie de la réforme", a dit Edouard Philippe.

"Ca veut dire qu'il n'y aura pas de perdants en trésorerie dans la réforme que nous mettons en oeuvre", a assuré le chef du gouvernement.

Avant de mettre en oeuvre cette réforme déjà repoussée d'un an, Emmanuel Macron avait dit la semaine dernière "besoin d'une série de réponses très précises et d'être sûr de ce que nos concitoyens vivront le jour où on le mettra en place si on le met en place".

L'opposition de droite mais aussi Jean-Luc Mélenchon ont dit leur opposition au prélèvement à la source, tandis que les organisations patronales sont opposées à ce que les employeurs collectent l'impôt, soulignant le coût de la mesure en particulier pour les PME.

"Les tests n'ont révélé aucun dysfonctionnement"

Le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a précisé ce soir à l'AFP que "les tests n'ont révélé aucun dysfonctionnement"

Pourtant, il avait évoqué pour la première fois samedi dernier la possibilité d'un arrêt de la mise en place du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu. Il invoque de potentiels effets "psychologiques" de la réforme sur la consommation des Français.

"Nous choisirons ensemble politiquement l'avancée ou l'arrêt, puisque le président de la République l'a évoqué, de la réforme", avait déclaré sur France Inter le ministre.

Le président de la République, Emmanuel Macron, avait déclaré la semaine dernière avoir "besoin d'une série de réponses très précises" avant de trancher. Une réunion sur ce sujet a bien eu lieu ce matin entre Gérald Darmanin, le président et le Premier ministre. C'est là qu'Emmanuel Macron a donné son feu vert comme la confirmer Édouard Philippe devant les caméras du 20h

(avec agences)