"Près de 200.000 postes" de fonctionnaires à supprimer selon Pécresse, Montchalin dénonce une "surenchère à droite"

Par latribune.fr  |   |  499  mots
"Quand Mme Pécresse nous parle de doublon il faudrait qu'elle regarde devant sa porte", a répondu Amélie de Montchalin, ministre de la Fonction publique. (Crédits : Reuters)
Tandis qu'Emmanuel Macron avait promis, lors de son élection en 2017, de supprimer 120.000 postes, 70.000 dans les collectivités territoriales et 50.000 dans la fonction publique d'Etat, les adversaires du président de la République pour l'accession à l'Elysée en 2022 attaquent sur cet objectif non tenu. Sa ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin répond à la proposition de la présidente de la Région Ile-de-France Valérie Pécresse de tailler dans "l'administration administrante".

A six mois de l'élection présidentielle, les adversaires d'Emmanuel Macron lancent leurs offensives pour marquer leur différence avec la politique du "quoi qu'il en coûte". A commencer par le débat récurrent sur le nombre de fonctionnaires en France, ce qui a fait monter au créneau la ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin samedi. La membre du gouvernement a ainsi dénoncé une "surenchère" à droite, après la proposition de Valérie Pécresse de supprimer "près de 200.000 postes" de fonctionnaires dans "l'administration administrante" pour en créer ailleurs durant le prochain quinquennat.

Mme de Montchalin a renvoyé l'actuelle candidate à l'investiture de LR à la présidentielle à son bilan de ministre du Budget sous la présidence de Nicolas Sarkozy: "la révision générale des politiques publiques (...) qu'elle a menée en tant que ministre du Budget en 2011, cela a abouti 40% de moins de fonctionnaires sur le terrain", a-t-elle taclé.

Aujourd'hui, le gouvernement remet "des services publics en proximité", recrute des policiers, des greffiers, des infirmières, en redéployant des postes pris dans les services centraux, a-t-elle argumenté.

"Quand Mme Pécresse nous parle de doublon il faudrait qu'elle regarde devant sa porte. Elle nous a proposé de faire une agence régionale des travaux d'intérêt général, ça tombe bien il y a une agence nationale", a ironisé la ministre.

Valérie Pécresse a affirmé mercredi vouloir "près de 200.000 suppressions de postes dans un certain nombre de fonctions de gestion de l'administration" pour en créer "dans les trois missions cruciales: éduquer, protéger, soigner". Elle avait auparavant évoqué la suppression de "150.000 postes dans 'l'administration administrante'".

Pour cela, il faudra, selon elle, "revoir complètement toutes les politiques publiques" et "arrêter les doublons" car "Etat, régions, départements, communes font tout en même temps avec des services qui se concurrencent".

Edouard Philippe pour lancer son parti et le candidat Eric Ciotti

La présidente de la Région Ile-de-France n'est pas la seule à se positionner sur le sujet. En lançant son parti, l'ancien Premier ministre Edouard Philippe a, lui, proposer de réduire le nombre de fonctionnaires dans les collectivités locales : "On peut aussi se demander si tous les emplois publics nécessitent d'être occupés par des personnes ayant le statut de fonctionnaires", interrogeait-il fin septembre.

Autre prétendant, Eric Ciotti a proposé pour sa part sur Public Sénat de "diminuer de 250.000 le nombre de fonctionnaires".

Emmanuel Macron avait lui promis en 2017 de supprimer 120.000 postes, 70.000 dans les collectivités territoriales et 50.000 postes dans la fonction publique d'Etat, un objectif abandonné en juillet 2019.

Le budget 2022 confirme une stabilité des effectifs de la fonction publique d'Etat durant l'ensemble du quinquennat.

La France compte 4,3 millions d'agents publics fonctionnaires (pour 1,2 million de contractuels), dans les trois versants de la fonction publique (Etat, hospitalière, territoriale).

(Avec AFP)

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