Présidentielle 2017 : aucun candidat n'a encore convaincu les chefs d'entreprises

Par Fabien Piliu  |   |  719  mots
Pour 43% des chefs d'entreprises interrogés dans le cadre de La Grande consultation, aucun des cinq principaux candidats ne propose de politique économique meilleure que celle de ses concurrents.
Interrogés par Opinion Way pour CCI France/La Tribune/ Europe 1 dans le cadre de « La grande consultation », les dirigeants d'entreprises témoignent de leur inquiétude. Selon 43% d'entre eux, aucun des cinq principaux candidats ne propose de politique économique meilleure que celle de ses concurrents.

A un mois du premier tour de l'élection présidentielle, les chefs d'entreprise ne se démarquent pas par leur optimisme. En effet, interrogés par Opinion Way pour CCI France/La Tribune/ Europe 1 dans le cadre de " La grande consultation "*, 43% d'entre eux estiment qu'aucun des cinq principaux candidats ne propose de politique économique meilleure que celle de ses concurrents.

Plus grave, peut-être, 41% des chefs d'entreprises ont le sentiment qu'aucun des présidentiables n'est à leur écoute. Ils sont 39% à reconnaitre " ne voir en aucun d'eux une incarnation du changement en matière de politique économique ", précise la Grande consultation.

Des sentiments très confus

A noter, François Fillon se distingue puisqu'il est perçu comme ayant plus d'atouts que ses adversaires sur chacun des points évoqués (respectivement 26% pour le meilleur projet économique, 25% pour son écoute des préoccupations des chefs d'entreprises et 23% pour l'incarnation du changement en matière de politique économique). Puis, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, lui succèdent systématiquement. Jean-Luc Mélenchon et enfin Benoît Hamon ferment la marche.

Le programme économique porté par François Fillon est-il donc celui qui leur convient le mieux ? La grande confusion règne ! Seule une de ses deux propositions testées compte parmi celles jugées les plus réalistes et recueillant l'adhésion de la majorité. Ainsi, sa proposition sur l'alignement du taux de l'IS sur celui des pays européens comparables est approuvée par 77% des dirigeants et un peu plus de la moitié la jugent réaliste (54%).

Pour autant, les propositions de Marine Le Pen et Emmanuel Macron séduisent davantage : la possibilité d'accorder une indemnisation chômage pour les entrepreneurs après cinq ans d'activité, proposition du candidat d'En Marche, est à la fois celle jugée la plus crédible (77%) et celle à laquelle les dirigeants sont le plus favorable (93%).

Suivent ensuite les deux propositions de Marine Le Pen : l'exonération de charges pour la première embauche d'un jeune de moins de 21 ans, jugée réaliste par 70% d'entre eux, et la réserve de commandes publiques pour les entreprises françaises (64%).

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ne sont pas des candidats qui rassurent

" Mais l'approbation et le consentement des dirigeants concernant ces propositions d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen ne signifie en rien qu'ils accueillent avec apaisement la possible élection de ces deux candidats, favoris des intentions de vote. La dégringolade de l'indicateur de l'optimisme en est la preuve : établi à 99 ce mois-ci, il enregistre son deuxième score le plus bas depuis le début du baromètre", précise La Grande consultation.

Dans ce contexte, le sentiment de malaise croissant vis à vis de la situation actuelle est perceptible. En effet, seuls 18% des chefs d'entreprise sont portés à dire que " c'est très bien en ce moment " - un pourcentage en repli de 6 points par rapport à février - et la crainte de l'avenir est de plus en plus tangible. Ainsi, ils sont 30% à déclarent que " ce sera mieux demain ". Ils étaient 36% en février.....

Les chefs d'entreprise témoignent de leur inquiétude qui ne cesse d'augmenter (40%, +3 points en un mois mais surtout +11 points depuis novembre dernier) et, dans le même temps, de leur niveau de confiance qui chute (21%, -7 points par rapport à la mesure de février).

Pas de confiance, pas d'embauches

A noter, cette érosion de leur confiance dans l'avenir concerne aussi bien l'environnement proche que celui plus lointain. Le pourcentage de chefs d'entreprises confiants dans l'avenir de leur entreprise recule à 59% (-3 points et jusqu'à -11 points par rapport au mois de novembre dernier). Ils ne sont que 21% à avoir confiance dans l'économie française (-1 point en un mois) et 26% à espérer un rebond de l'économie mondiale (-2 points).

Dans ce contexte, sans surprise, la très large majorité des dirigeants envisage de maintenir le nombre de salariés de leur entreprise (91%), un chiffre en hausse de trois points par rapport au mois dernier. Seul point rassurant, près d'un tiers des entreprises de 10 salariés ou plus envisage des recrutements pour l'année à venir (27%).

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