Présidentielle 2017  : Le Pen baisse dans les sondages, Hamon veut une VIème République

Par Mathias Thépot  |   |  639  mots
Marine Le Pen arriverait deuxième derrière François Fillon au premier tour de l'élection présidentielle, selon un sondage.
La Tribune publie son "journal de campagne" quotidien, reprenant les principaux faits et déclarations des candidats (et de leurs soutiens) à la présidentielle de 2017. Aujourd'hui : Le Pen qui baisse dans les sondages, trois ministres qui rallient Valls, et Hamon qui présente son programme.

Un sondage publié par le Monde et réalisé en partenariat avec le Cevipof et Ipsos-Sopra Steria montre que quel que soit le candidat socialiste (seuls Manuel Valls et Arnaud Montebourg sont testés dans l'enquête), et que François Bayrou soit présent ou non, c'est François Fillon qui arrivera en tête du premier tour de l'élection présidentielle : il est crédité de 26 % à 29 % des intentions de vote, selon les cas de figure, et devancerait la candidate du Front national Marine Le Pen de 2 à 4 points. Mais le plus important enseignement de ce sondage est que Marine Le Pen est en baisse significative (de 2 à 5 points) par rapport au mois de novembre. Depuis mars, elle se situait entre 27 % et 30 % des intentions de vote, et aujourd'hui entre 24 % et 25 %. 
A gauche, la situation de Jean-Luc Mélenchon reste stable : il est crédité d'entre 13 % à 14 % des suffrages. Très présent sur la scène médiatique ces derniers jours, Emmanuel Macron grimpe pour sa part dans ce sondage : il recueille entre 13 % à 15 % des votes virtuels contre 10 % à la mi-novembre si Manuel Valls est le candidat socialiste et jusqu'à 18 % si Arnaud Montebourg est candidat.

Valls rassemble ses soutiens

Trois ministres viennent de se rallier à Manuel Valls avant la primaire de la gauche. Jean-Yves le Drian, Bruno Le Roux et Myriam El Khomri. Le Breton a déclaré dans une tribune publiée dans Ouest-France qu'« à l'heure où notre pays est confronté à des défis majeurs dans les domaines sécuritaires, économiques, sociaux et environnementaux, Manuel Valls incarne le courage et la volonté nécessaires pour porter la voix de la France et défendre les valeurs de la gauche. Il saura rassembler notre famille politique autour du progrès social, notre socle commun ». « Je me reconnais pleinement dans sa capacité d'homme d'Etat à préserver ces grands équilibres. J'ai donc décidé de soutenir sa candidature à la présidence de la République », a ajouté le ministre de la Défense.
De son côté, la ministre du Travail a elle aussi indiqué qu'à « titre personnel », elle soutenait Manuel Valls. « Dans les moments difficiles, j'ai pu éprouver à la fois la réalité de son engagement et sa loyauté. Il a la dimension d'homme d'État pour faire gagner notre famille politique », estime Myriam El Khomri. Elle a toutefois précisé que son choix idéal aurait été celui de François Hollande.

Hamon pour un VIème République

A la veille de la clôture des candidatures à la primaire de gauche, l'ancien ministre de d'Education nationale Benoît Hamon va détailler son programme électoral aujourd'hui. Ces deux principales mesures seront le priorité donnée à l'écologie et la mise en place d'une VIème République. Benoît Hamon compte en effet donner plus de poids au Parlement, en introduisant une dose de proportionnelle aux élections législatives, et en prenant en compte le vote blanc. Le frondeur souhaite aussi instaurer un « 49.3 citoyen », qui permettrait à 1% des électeurs de demander l'examen ou la suspension de l'application d'une loi. Par ailleurs, Benoît Hamon propose de mettre en place un revenu universel de 750 euros par mois (530 euros dans un premier temps) pour tous les citoyens ayant plus de 18 ans, qu'ils travaillent ou non. Il financera les dépenses supplémentaires induites par la création de ce revenu de base par une fusion de certains minima sociaux, en individualisant de l'impôt sur le revenu, en réduisant les niches fiscales et en s'attaquant à l'évasion fiscale. La création de ce revenu universel sera accompagnée d'une réduction du temps de travail, mais aussi de la taxation de la robotisation de l'économie. Enfin, Benoît Hamon compte supprimer la loi Travail qui en plus de faire baisser les salaires, n'entraînera pas de création d'emplois, estime le candidat.