Consultation : une majorité d'électeurs de Jean-Luc Mélenchon préfèrent voter blanc ou s'abstenir

Par latribune.fr  |   |  902  mots
Un sondage Ipsos a montré samedi que 33% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon projetaient de voter en faveur d'Emmanuel Macron au second tour, 16% en faveur de Marine Le Pen et que 51% restaient indécis. (Crédits : Reuters)
La consultation réalisée en ligne sur le site du candidat de l'Union populaire donne 37,65% en faveur du vote blanc ou nul, 33,4% en faveur d'Emmanuel Macron et 28,96% préférant l'abstention. Aucune option en faveur de Marine Le Pen n'était proposée. Les électeurs du leader de la France insoumise détiennent en partie la clé du scrutin présidentiel, alors que les deux candidats en lice essaient de les séduire à une semaine du second tour.

A une semaine du second tour de l'élection présidentielle dimanche, rien n'est joué entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, même si le président sortant a un léger avantage sur sa rivale d'extrême droite, si l'on en croit les sondages d'opinion.

Il l'emporterait dimanche prochain dans une fourchette de 53 à 55,5% contre 44,5 à 47% pour Marine Le Pen, en légère progression mais dans la marge d'erreur et, donc, n'est pas à l'abri d'un faux-pas ou d'une forte mobilisation de l'électorat anti-Macron.

Arrivé en troisième position avec 22% des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, candidat de l'Union populaire, avait appelé ses électeurs - qui détiennent en partie la clé du scrutin - à ne donner aucune voix à la candidate d'extrême droite, mais s'était bien gardé d'appeler à voter pour le président sortant comme l'ont fait beaucoup d'autres candidats.

"Ce n'est pas une consigne de vote"

Cette position se reflète dans la consultation organisée entre le 13 et le 16 avril des plus de 215.000 électeurs qui avaient investi le leader de la France Insoumise. Selon les résultats, 37,65% ont répondu choisir le vote blanc ou nul pour dimanche prochain, 33,4% le vote Macron et 28,96% l'abstention. Aucune option en faveur de Marine Le Pen n'était pas proposée dans cette consultation en ligne.

"Le résultat de cette consultation n'est pas une consigne donnée à qui que ce soit. Il indique quelles sont les appréciations des 215.292 personnes qui y ont participé. Chacun conclura et votera en conscience, comme il l'entend", peut-on lire sur le site internet Melenchon2022.fr. Jean-Luc Mélenchon devrait s'exprimer mardi soir à la télévision.

Un sondage Ipsos a montré samedi que 33% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon projetaient de voter en faveur d'Emmanuel Macron au second tour, 16% en faveur de Marine Le Pen et que 51% restaient indécis.

Interrogé sur BFMTV, Christophe Castaner, président du groupe LREM à l'Assemblée nationale, a répondu qu'il n'était "pas étonné" par ce résultat, tout en pointant que cette consultation ne représentait qu'"une petite partie de l'électorat" de Jean-Luc Mélenchon au premier tour. Il s'est adressé à cet électorat: "Ne pas choisir, c'est accepter de jouer à la roulette russe".

CGT et CFDT appellent à voter Emmanuel Macron

"Je préfère lire les tribunes des leaders CGT et CFDT qui disent qu'il faut voter pour Emmanuel Macron. LFI fait un autre choix, peut-être qu'ils sont déjà dans le coup d'après, les élections législatives (qui se tiennent en juin)", a ironisé Christophe Castaner.

Les deux candidats en lice ont encore une semaine pour tenter de convaincre les 7,7 millions d'électeurs qui ont voté Jean-Luc Mélenchon, notamment les jeunes chez qui le troisième homme de la présidentielle a réalisé de bons scores.

C'est ce qu'a tenté de faire le président sortant samedi lors d'un meeting à Marseille en annonçant vouloir un Premier ministre "directement chargé de la Planification écologique", concept cher à Jean-Luc Mélenchon.

"La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas": le président-candidat a martelé vouloir "changer de paradigme", dans les jardins du Pharo où il a passé la grande partie de son discours à parler climat et avenir, lorgnant également sur l'électorat de Yannick Jadot.

Le candidat a justifié un tel choix pour le rôle de Premier ministre "parce que cela concerne tous les domaines, tous les secteurs, toutes les dépenses, tous les équipements, tous les investissements; bref, toutes les politiques".

A une semaine du second tour, le tournant - ou "l'enrichissement" du projet, selon la nouvelle terminologie macronienne - se voulait spectaculaire.

Ecologie et pouvoir d'achat

Cette stratégie vise également le pouvoir d'achat, pierre d'angle de la campagne de Marine Le Pen. Ainsi du "chèque alimentation", une mesure du candidat Emmanuel Macron destinée à permettre aux 8 millions des foyers les plus modestes d'avoir accès à des produits alimentaires français de qualité. Il sera mis en place "dès après l'élection" en cas de victoire du président sortant, a assuré dimanche Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture et proche du candidat.

Ce chèque dont le "principe est arbitré", mais dont le paramétrage et les détails techniques sont encore en discussion, sera mis en oeuvre "dès après l'élection, courant de l'année 2022", a affirmé le ministre sur France 3.

De son côté, vendredi, Marine Le Pen s'est adressé au monde du spectacle et de la culture en affirmant que si elle était élue présidente, elle maintiendrait le régime spécifique d'assurance chômage des intermittents, affirmant plus globalement que le monde de la culture n'avait "pas de raison de s'inquiéter".

"C'est un régime qui coûte cher, c'est vrai, mais c'est un choix, parce que sans ce régime-là, il n'y a plus d'offre culturelle possible , il n'y a plus de création culturelle possible, donc je maintiendrai ce système", a-t-elle précisé, lors de ce déplacement dans le Vaucluse, assurant qu'elle ne remettrait pas en cause la subvention du festival d'Avignon car "je ne choisis pas les subventions que je donne en fonction de la proximité politique des gens, c'est peut-être ça qui me différencie des autres", répondant à une question sur Radio Vaucluse.