Quelles sont les régions qui ont vu le chômage refluer ?

Par Fabien Piliu  |   |  493  mots
Dans le Nord-Pas-de-Calais, dont Lille est la métropole régionale, le taux de chômage a reculé en 2014 (Crédits : Reuters)
Selon l'Insee, les taux de chômage régionaux sont restés stables en 2014. Pour la plupart. A la hausse ou à la baisse, les variations ne sont visibles que dans une poignée de régions. D'importants écarts apparaissent selon les territoires.

Entre 2013 et 2014, le taux de chômage national est resté stable, à 9,9% de la population active. Les régions peuvent être classées en trois catégories : celles qui ont vu le chômage progresser, se stabiliser et reculer. A quelques exceptions près - Languedoc-Roussillon, Corse... -, les variations à la hausse ou à la baisse sont plutôt faibles.

Les régions qui ont vu leur taux de chômage progresser sont l'Ile-de-France, de 8,7% à 8,8%, le Centre (de 9,4% à 9,5%), la Basse-Normandie (de 8,9% à 9,3%), les Pays de la Loire et la Bretagne (de 8,7% à 8,8%), l'Aquitaine (de 9,7% à 9,8%), et Midi-Pyrénées (de 10,1% à 10,2%)

La Corse se distingue

En Rhône-Alpes et en Auvergne, il s'est stabilisé à 8,8% de la population active. Il est également resté inchangé en Basse-Normandie et en Alsace à 9,2%, en Franche-Comté et en Poitou-Charentes (9,4%), en Corse où la progression est la plus forte (9,9% à 10,3%), en Champagne-Ardenne (10,8%), en Provence-Alpes-Côte d'Azur (11,4% à 11,5%) et enfin en Languedoc-Roussillon (14% à 14,2%) où il atteint la moyenne annuelle la plus élevée.

Compensant les hausses observées dans certaines régions, le taux de chômage a reculé dans le Limousin, passant de 9,1% à 9% de la population active. Il s'est également replié en Bourgogne (de 9,2% à 9%), en Lorraine (de 10,6% à 10,5%), en Haute Normandie (de 11,1% à 10,9%), en Picardie (de 11,8% à 11,6%), dans le Nord-Pas-de-Calais (de 13,2% à 12,9%).

Dans les DOM, les taux de chômage étaient nettement supérieurs à ceux de la métropole en 2014. "En moyenne annuelle, ils s'échelonnent entre 19,5 % à la Martinique et 27,2 % à la Réunion ", constate l'Insee.

La Lozère affiche le taux de chômage le plus bas de France

Par département, les écarts sont encore plus grands. C'est dans les Pyrénées orientales que le taux de chômage est le plus élevé (15,2%). C'est en Lozère qu'il est le plus faible. Il ne touche que 6% de la population active. Comment expliquer cette performance ? L'économie du département, non dénuée d'atouts, n'est pas le seul facteur à prendre en considération. Intéressons-nous au dénominateur du ratio du taux de chômage ! La Lozère est le département le moins peuplé de France. Selon le recensement de l'Insee, daté de 2012, ce département ne comptait que 76.889 habitants cette année-là. La densité au mètre carré s'y élève à 15 personnes ! La population active compte moins de 26.000 personnes.

La population active a augmenté bien moins vite que les destructions d'emplois

Puisque la population active est évoquée, comparons son évolution et celle du nombre de demandeurs d'emplois  depuis 1990 pour comprendre les ressorts du taux de chômage.  Entre 1990 et 2014, la population active a augmenté de 23% pour atteindre 28,6 millions d'habitants. Au sens du Bureau international du travail (BIT), le nombre de chômeurs de plus de 15 ans a bondi de 43% au cours de la même période pour s'élever à 2,85 millions de personnes l'année dernière. La hausse du taux de chômage s'explique donc essentiellement par les destructions d'emplois et par l'incapacité du tissu économique à absorber intégralement les nouveaux arrivants sur le marché du travail.