Réforme des retraites : SUD-Rail et CGT Cheminots appellent à la grève reconductible « dès la mi-février »

Par latribune.fr  |   |  708  mots
Photo d'illustration : le 9 janvier 2020, un syndicaliste CGT en gare de Nice, au 36e jour de grève contre le projet de réforme des retraites de l'époque. (Crédits : Reuters)
CGT Cheminots et SUD-Rail lancent un appel à la grève reconductible dès la mi-février, en plus de deux jours de grève consécutifs les 7 et 8 février au début des vacances de février. Les autres syndicats ne suivent pas pour l'instant.

[Article publié le 24 janvier 2023 à 16:45, mis à jour à 17:50]

CGT et SUD veulent durcir la protestation contre la réforme des retraites. La CGT Cheminots et SUD-Rail annoncent ce mardi une grève reconductible « dès la mi-février » à la SCNF si le gouvernement ne retire pas son projet de réforme des retraites.

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Dans un tract commun, les deux organisations, qui représentent respectivement les premier et troisième syndicats au sein de la SNCF, soit plus de 50% des voix aux dernières élections professionnelles, appellent en premier lieu à « deux jours consécutifs de grève les 7 et 8 février » en plein milieu des vacances de février pour la zone A (Besançon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Limoges, Lyon, Poitiers), invitant « l'ensemble des autres secteurs » à s'y joindre, afin « d'élever le rapport de force ».

Besoin de rassembler au-delà du rail

Selon SUD-Rail, le fait d'avancer un calendrier va permettre à la mobilisation de compter ses forces. Des assemblées générales devraient se tenir lors de la prochaine journée de grève intersyndicale et interprofessionnelle du 31 janvier, puis lors des 7 et 8 février.

En fonction de la mobilisation au sein du secteur ferroviaire et dans les autres secteurs - et faute de retrait du texte par le gouvernement -, la CGT Cheminots et SUD-Rail proposeront le principe d'une grève reconductible lors de ces assemblées, qui pourra être effective à partir de la mi-février pour des périodes de 24 heures. La capacité des deux syndicats à convaincre au-delà de leur périmètre sectoriel sera déterminante.

En dépit de discussions menées vendredi dernier, les autres syndicats ferroviaires n'ont pas suivi cet appel à la grève, préférant se concentrer sur la mobilisation prévue le 31 janvier.

Celle-ci est soutenue par les huit principales organisations syndicales, comme lors de la première journée de mobilisation du jeudi 19 janvier. Le succès de cette dernière a gonflé le moral des syndicats, qui espèrent désormais faire encore mieux la semaine prochaine.

Du côté de l'UNSA Ferroviaire, le secrétaire général Didier Mathis assure que le mouvement séparé de la CGT Cheminots et SUD-Rail ne change rien à l'unité intersyndicale du moment que tout le monde participe à la journée du 31 janvier.

Quant à la suite à donner au mouvement, son syndicat avisera « en fonction de l'ampleur de la mobilisation » et des discussions qui se tiendront entre les différentes confédérations à l'issue de cette deuxième journée de grève.

Divergence de stratégie entre CFDT et CGT

L'enjeu pour les syndicats est de se montrer unis alors qu'entre eux, les échanges sur la stratégie à adopter sont animés. La CFDT entend faire vivre la mobilisation, mais elle prône des journées relativement espacées pour ne pas user les militants sur la longueur. Elle a d'ailleurs eu gain de cause la semaine dernière, après la journée du 19 janvier, en réussissant à imposer une journée le 31 janvier. Mais pas avant.

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Côté CGT, la centrale de Philippe Martinez pousse un calendrier plus resserré pour éviter un essoufflement de la mobilisation. Certaines de ses fédérations, dans l'éducation, les transports, le rail, les raffineries, se préparent ainsi à des grèves reconductibles, comme celle que vient d'annoncer la CGT Cheminots.

Regonflés par le succès de mobilisation du 19 janvier

Au total, quelque 400.000 personnes ont manifesté à Paris dans l'après-midi du jeudi 19 janvier, selon les syndicats, contre 80.000 selon les autorités. En fin d'après-midi, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez a annoncé « plus de deux millions » de manifestants en France, alors que le ministère de l'Intérieur fait état de 1,2 million de personnes.

Plus de 200 manifestations ont eu lieu à Paris et en régions, très majoritairement dans le calme, pour faire reculer le gouvernement sur son projet de porter l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Quelques heurts, tensions ou dégradations ont été signalés à Paris, Lyon et Rennes.