Régionales 2015 : Le Front National en tête au premier tour, le PS se retire...

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  789  mots
Marine Le Pen a gagné son pari: le Front National arrive en tête au premier tour des élections régionales
Le Front National arriverait en tête au soir du premier tour avec près de 30% des voix selon tous les instituts de sondage. Le parti de Marine Le Pen serait en tête dans six régions. Il dépasse les 40% en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Paca. Le PS appelle au retrait de ses listes dans le grand Nord et en Paca.

C'est fait. Au niveau national, Marine Le Pen a gagné son pari: en voix, selon un sondage Opinionway "sortie des urnes", le Front National arrive en tête du premier tour des élections régionales avec 29,5% % des voix, suivi par l'alliance droite-centre ("Les Républicains", UDI, MoDem) 27,% et le PS 23%, EE-LV: 6,5% et Front de Gauche: 4,1%.

Selon Ipsos, le FN totaliserait 27,2% et l'alliance droit-centre 27,0%, ils sont suivis par le PS à 23,6%, EE-LV 6,7% et le Front de gauche 3,8%.

En revanche, selon l'Ifop, le FN totaliserait 30,8%, l'alliance droite-centre 27%, le PS 22,7%.

Donc, dans tous les cas de figure, le FN est de toute façon en tête, avec environ 30% des voix.

Le FN en tête dans de nombreuses régions

En outre, le Font National serait en tête dans six régions, dont Nord-Pas-de-Calais-Picardie (ou Marine Le Pen atteindrait 40,3%, selon Ipsos) / Grand Est/ Midi-Pyrénées Languedoc Roussillon/  Provence-Alpes-Cote-d'Azur (ou Marion Maréchal-Le-Pen dépasserait les 41%). L'alliance droite-centre, elle, dominerait dans quatre régions et le PS dans trois.

Le PS  appelle au retrait dans le grand Nord et en Paca...

Dans le grand Nord, Pierre de Saintignon (PS) est intervenu très rapidement sur les ondes pour dire qu'il fallait faire barrage au Front National, laissant entendre que sa liste pourrait se retirer.  Christophe Castaner (Ps, tête de liste Paca), lui, à l'inverse, laissait clairement entendre qu'il se maintiendrait face au FN de Marion Maréchel Le Pen et à l'alliance droite-centre de Christian Estrosi. Mais, le Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, quelques instants plus tard, a été plus clair, estimant que les listes PS, arrivées en troisième position  dans le grand Nord et en Paca, se retirerait pour faire barrage au FN.

... mais confusion sur le terrain

Quant à Nicolas Sarkozy, président du parti "Les Républicains", il dit entendre "les inquiétudes" mais précise que le FN ne règlera aucun problème et risque de créer "du désordre" dans les régions où il pourrait présider mais aussi au niveau de la France. Il appelle à un sursaut des abstentionnistes. Pour le second tour, il appelle "tous les Français à se mobiliser pour la seule alternance crédible: celle "des Républicains et du centre". Il appelle aussi à une alternance "claire", refusant toute "fusion" et tout "retrait" de liste".

En d'autres termes, dans le grand Nord par exemple (mais aussi en Paca) - mais Nicolas Sarkozy, il est vrai, s'exprimait avant Jean-Christophe Cambadélis-, il refuse que les listes Bertrand et Saintignon fusionnent. L'alternative du PS se résumait donc bien  entre le maintien et le retrait pur et simple pour faire barrage au FN.

Si les socialistes du Nord acceptent ce que le PS parisien a décidé, le retrait pur et simple,  - ce qui semble être le cas - , cela signifiera que cette région du Nord, historiquement ancrée à gauche, pourrait ne plus avoir d'élus de gauche... En fin de soirée, les larmes aux yeux, Pierre de Saintignon confirmait son retrait, ce que Martine Aubry, maire PS de Lille, elle aussi très émue, confirmait. Pierre Mauroy a dû bouger dans sa tombe...

 En Paca, Christophe Castaner (tête de liste PS), initialement, ne paraissait pas décidé à retirer sa liste pour laisser le champ libre à Christian Estrosi ("Les Républicains"). Mais à 23 heures, il semblait, finalement,  accepter de se retirer... contraint et forcé.

Quand à Jean-Pierre Masseret dans le Grand Est (Alsace, Champagne-Ardenne- Lorraine), menant la liste PS arrivée en troisième position, il a d'abord décidé de se maintenir pour le second tour, malgré le danger Florian Philippot (FN) qui a viré en tête avec plus de 30% des voix. Mais, là aussi, en fin de soirée, Jean-Pierre Masseret, soumis à de fortes pressions,  semblait accepter, in fine, de se retirer.

Bref, à ce stade, on voit bien qu'il règne une certaine confusion sur le terrain et dans les états-majors des partis "Les Républicains" et PS sur la stratégie à adopter pour le second tour. Dominique Reynié, candidat LR-UDI-MoDem en Midi-Pyrénées- Languedoc-Roussillon, arrivé en troisième position derrière le FN et le PS, lui, décidait de se maintenir.

A noter, fait exceptionnel, que le syndicat CFDT, avant même tous les partis politiques, a envoyé un communiqué demandant à faire barrage de toutes les manières possibles au Front National "pour qu'en aucun cas le Front National puisse accéder à la présidence d'une région".

Marine Le Pen, quand à elle, s'est félicité du résultat de son parti et a lancé que le "Front National est le seul front véritablement républicain". Le FN réunira dès demain lundi 8 décembre son bureau politique.