Régionales : Florian Philippot donné perdant dans le Grand Est, mais de justesse

Par latribune.fr  |   |  523  mots
Florian Philippot (FN) et Philippe Richert (Les Républicains) ne seraient qu'à deux points d'écart lors du second tour des élections régionales dimanche prochain, selon un sondage Elabe.
Un sondage Elabe réalisé pour "Les Echos", Radio Classique et Alila prévoit une "avance non significative" de deux points pour la droite dans la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine au second tour des élections régionales dimanche prochain. Toutefois, la marge d'erreur -à trois points- empêche de prédire l'issue du scrutin.

Le maintien de Jean-Pierre Masseret signe-t-il l'échec de la droite dans le Grand Est? Pas si sûr... À en croire le sondage (*) Elabe pour Les Echos, Radio Classique et Alila publié jeudi, la droite disposerait d'une "avance non significative" sur le Front national dimanche au second tour des régionales dans la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, dimanche prochain.

Pour mémoire, au premier tour, dimanche dernier, la liste dirigée par Florian Philippot (FN) était arrivée en tête, avec 36,06% des suffrages, distançant largement celles de Philippe Richert, candidat de la droite (25,83%), et de Jean-Pierre Masseret, PS (16,11%).

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Sous la marge d'erreur...

Or selon ce dernier sondage, la liste d'union de la droite et du centre dirigée par Philippe Richert (Les Républicains) recueillerait 43% des suffrages et celle conduite par le vice-président du FN Florian Philippot obtiendrait 41% des voix (deux points de moins seulement), le socialiste Jean-Pierre Masseret ne réunissant que 16% des intentions de vote. Mais ces chiffres ne permettent pas de prédire l'issue du scrutin, l'écart qui sépare les deux premiers étant inférieur à la marge d'erreur, qui s'élève à trois points.

Le socialiste Masseret conserve la moitié de ses électeurs du 1er tour

Le socialiste Jean-Pierre Masseret, qui a refusé de se retirer malgré des appels émanant de la direction de son parti, devrait conserver près de la moitié (49%) de ses électeurs du premier tour et bénéficier de l'appoint de plus des deux tiers (68%) d'électeurs ayant voté pour le Front de gauche au premier tour, d'après l'institut de sondage.

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En dépit de son maintien, la liste LR devrait bénéficier d'un report significatif de voix d'électeurs ayant voté pour des listes de gauche au premier tour, avec notamment 47% des voix écologistes et 46% des suffrages s'étant initialement porté sur la liste socialiste.

Le vote ouvrier, clef du second tour?

Florian Philippot devrait quant à lui conserver l'essentiel de ses électeurs et bénéficier d'un report partiel de l'électorat régionaliste (36%) et d'une minorité de personnes ayant voté pour le mouvement Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan (22%).

Le vote ouvrier, cher au FN à Hénin-Beaumont et dans toute la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, est également un enjeu important dans l'Est. Selon le sondage, 70% des ouvriers à exprimer une intention de vote pencheraient pour le candidat d'extrême-droite dimanche prochain.

Yves-Marie Cann, directeur des études politiques chez Elabe cité par Les Echos, y voit  "le reflet de la réalité économique de ce territoire, avec des cadres concentrées dans les grandes agglomérations, notamment Strasbourg, et des ouvrier issus des territoires en voie de désindustrialisation". Au premier tour, le FN est arrivé en tête dans tous les départements de la région, à l'exception du Bas-Rhin.

 (Avec Reuters)

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(*) Cette étude a été menée sur Internet du 8 au 10 décembre auprès de 920 personnes inscrites sur les listes électorales et issues d'un échantillon de 985 personnes représentatif de la population de la région.