Retraites : "la dérive est stoppée", un retour à l'équilibre envisagé d'ici à 2036

Par latribune.fr  |   |  406  mots
(Crédits : STEPHANE MAHE)
2036... ça semble loin, mais ça pourrait être bien pire. Cet horizon est celui qui correspond au scénario de croissance du PIB le plus optimiste parmi ceux que le Conseil d'orientation des retraites a étudiés dans son 5e rapport annuel qu'il présentera le 20 juin. Les dépenses brutes du système de retraites ont été évaluées à 316 milliards d'euros en 2017 soit 13,8% du PIB. Mais selon la CFDT, "les dépenses ne dérivent plus comme il y a cinquante ans".

Le régime des retraites resterait en besoin de financement jusqu'en 2036 dans le meilleur des scénarios envisagés, selon le rapport annuel du Conseil d'orientation des retraites (COR) que Reuters a pu consulter mardi.

A court terme, le solde financier du régime resterait négatif quels que soient les scénarios de croissance des revenus d'activité envisagés (1,8%, 1,5%, 1,3% ou 1%), selon les dernières projections du conseil auxquelles Reuters a eu accès. Elles seront officiellement présentées jeudi.

Si la croissance du PIB est inférieure à 1,5%

  • [Scénario 1] Avec un PIB à +1,8% > 2036

Le régime reviendrait à l'équilibre en 2036 après des besoins de financement de l'ordre de 0,4% du PIB en 2026 et 2030, selon le scénario le plus positif (1,8% de croissance). En novembre, le COR était moins optimiste, il avait estimé alors que le retour à l'équilibre ne serait possible qu'en 2037.

  • [Scénario 2] Avec un PIB à +1,5% -> 2040

Dans le scénario de 1,5% de croissance, le besoin de financement augmenterait en début de période pour s'établir à 0,4% et 0,5% du PIB en 2025 et 2035. L'équilibre serait atteint au début des années 2040.

  • [Scénarios 3 et 4] Avec un PIB à +1,3% et +1% > déficit chronique

Clairement insuffisant. En-dessous de 1,5% de croissance, pas de solution du problème. Dans les deux autres scénarios qu'il a étudiés, d'abord avec une croissance du PIB à 1,3%, puis à 1%, rien à faire, le COR a calculé que le "système de retraite resterait durablement en besoin de financement".

"Pas de quoi s'alarmer (...) les dépenses ne dérivent plus comme il y a 50 ans" (CFDT)

Selon le secrétaire national de la CFDT en charge du dossier des retraites, Frédéric Sève, "il n'y a pas de quoi s'alarmer". "Le contexte est suffisamment calme pour mener une réforme structurelle", a-t-il dit à Reuters.

"La population continue de vieillir, donc il y aura des besoins de financement. Mais les dépenses ne dérivent plus comme il y a 50 ans."

L'objectif de Macron : unifier les 42 régimes existants

Emmanuel Macron souhaite entreprendre en 2019 une large réforme du système de retraite visant à unifier les 42 régimes existants. Le haut-commissaire nommé pour piloter le dispositif, Jean-Paul Delevoye, estime que la période y est favorable car le régime est assis, selon lui, sur une base équilibrée.

Les dépenses brutes du système de retraites ont été évaluées à 316 milliards d'euros en 2017 soit 13,8% du PIB.

(Avec Reuters)