Retraites : des milliers de personnes mobilisées ce samedi à Paris contre la réforme

Par latribune.fr  |   |  596  mots
Des manifestants à Paris, samedi 21 janvier 2023. (Crédits : BENOIT TESSIER)
Cette nouvelle journée de manifestation dans la capitale ne serait que le début d'une série. Les syndicats ont appelé à une nouvelle journée de grève nationale et de manifestations le mardi 31 janvier, pour « inscrire dans la durée » le mouvement de contestation. De son côté, le gouvernement tient à défendre les bienfaits de sa réforme, notamment sur la mobilité des carrières.

La gronde ne faiblit pas contre la réforme des retraites. Des milliers de personnes se sont rassemblées samedi à l'appel de La France insoumise et d'organisations de jeunesse pour manifester contre le projet de réforme des retraites du gouvernement.

Selon LFI, 150.000 personnes ont défilé à Paris. La préfecture de police a indiqué qu'elle ne donnerait pas d'estimation de participation, la manifestation ayant été déclaré par un parti politique, a rapporté BFM TV.

Des partis de gauche comme le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) ou Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ont également participé aux rassemblements.

Les syndicats ont appelé à une nouvelle journée de grève nationale et de manifestations le mardi 31 janvier, pour « inscrire dans la durée » le mouvement de contestation.

Les manifestants s'opposent au projet du gouvernement, qui prévoit notamment le report de l'âge légal de départ à la retraite, de 62 ans à 64 ans, en 2030.

« La retraite à 64 ans, ça veut dire en fait partir de son travail et aller directement au cimetière pour la plupart des gens », a déclaré à Reuters Sadia Lakel, une manifestante de 53 ans qui défilait à Toulouse.

Certains manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire des slogans comme « Perdre sa vie à essayer de la gagner » ou « Macron nuit à votre santé ».

Présent dans la foule, Jean-Luc Mélenchon s'est pour sa part contenté de quelques mots au micro sur le toit du camion des organisateurs, à l'adresse d'Emmanuel Macron. « Soyez maudit de vouloir transformer toute notre existence en marchandise (...) tout salir, tout gâcher, tout réduire, tout quantifier », a-t-il lancé.

Mieux aménager les carrières

Face à la fronde, le gouvernement tente de déminer point par point les arguments de la contestation. Ainsi, un tiers des économies réalisées par la réforme des retraites proposées par le gouvernement sera utilisé pour mieux aménager les carrières de tous, a affirmé samedi le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini.

« Ce qui est en jeu derrière la réforme, c'est comment on aménage les carrières. C'est aussi pour ça que cette réforme va consacrer beaucoup d'efforts - un tiers des économies dégagées sera mis dans ces efforts-là - à pouvoir se doter d'outils pour mieux aménager les carrières », a-t-il déclaré sur FranceInfo.

Sur les 17,7 milliards d'euros d'économies visées d'ici 2030, six milliards d'euros seront dédiés à « corriger les injustices », a-t-il précisé, soulignant que « c'est sans comparaison avec les réformes des retraites précédentes ».

« La réforme de 2010, c'est 30 milliards d'euros d'économies, dont 1,5 milliard était consacré à corriger les injustices », a-t-il comparé.

Parmi les dispositifs envisagés, le ministre de la Fonction publique a notamment mis en exergue l'introduction de « la retraite progressive » pour les professeurs. « Elle permet de se mettre à temps partiel à la fin de la carrière sans perdre de rémunération car on va pouvoir bénéficier par anticipation de sa pension de retraite », a rappelé M. Guerini.

La réflexion porte aussi selon lui sur « comment on peut permettre de rendre une fin de carrière plus acceptable, comment on peut permettre davantage aux fonctionnaires de changer de métier, d'avoir plus de mobilité. »

Le gouvernement prévoit de présenter sa réforme des retraites en conseil des ministres le 23 janvier, avant un examen prévu début février à l'Assemblée nationale où Emmanuel Macron ne dispose plus de la majorité absolue mais compte sur le soutien de la droite pour faire adopter le texte.

(Avec Reuters et AFP)