Retraites  : dockers, raffineurs et électriciens sont en grève

Par latribune.fr  |   |  792  mots
Avant la journée de moblilisation prévue mardi 31 janvier, la CGT appelle à des actions en particulier dans le secteur de l'énergie. (Crédits : STEPHANE MAHE)
A quelques jours de la journée nationale du 31 janvier contre la réforme des retraites, la CGT appelle à reprendre la grève ce jeudi et vendredi dans les raffineries, les centrales électriques mais également les ports et les docks. Le syndicat souhaite ainsi démontrer « qu'il maîtrise l'outil de travail ». Une ligne dure avec laquelle le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a pris ses distances.

Avant  la journée de mobilisation prévue le mardi 31 janvier contre la réforme des retraites, la CGT montre les muscles. Chez les électriciens et gaziers, des baisses de production dans les centrales nucléaires et les barrages sont à prévoir dès ce jeudi, prévient Fabrice Coudour, secrétaire fédérale de la FNME-CGT (Fédération nationale des mines et de l'énergie), mais elles ne devraient pas provoquer de coupures de courant pour le grand public, tant elles sont encadrées par le gestionnaire des lignes à haute et très haute tension RTE.

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La CGT souhaite « aller chercher encore plus de grévistes pour le 31 et montrer qu'on maîtrise l'outil de travail », explique le syndicaliste. Au menu de ces deux jours de mobilisation, également des actions « positives », à la Robin des bois : gratuité, réductions de tarifs, passage en heures réduites et rétablissements du courant pour les ménages coupés sont à prévoir, afin de contrebalancer les reproches adressés après l'annonce de « coupures ciblées », notamment contre des élus favorables à la réforme. Dès mercredi, des coupures ont eu lieu sur des parcs éoliens et solaires dans le secteur de Montluçon, revendiquées par la CGT. Comme à chaque fois, Enedis va porter plainte.

Une « généralisation de la grève pour toucher l'économie » (CGT Pétrole)

La CGT pétrole souhaite, « un mouvement un petit peu plus dur », a indiqué Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité TotalEnergies Europe. « Moi je n'aime pas le terme bloquer, mais nous pensons qu'il faut une généralisation de la grève pour toucher l'économie », explique-t-il. Il voit là la seule manière de faire « reculer le gouvernement », contrairement à des mouvements de 24 heures espacés dans le temps. « Nous ne souhaitons pas de blocages qui seraient pénalisants pour l'ensemble des Français et nous n'acceptons aucune menace », a redit mercredi le ministre du Travail Olivier Dussopt devant le Sénat, en parlant de « délit » plus que « d'action politique ou militante ».

Dans les raffineries, l'arrêt des installations n'est pas à l'ordre du jour, mais, comme lors de la grève du 19 janvier, les expéditions de carburants seront bloquées vers les dépôts, avec le mot d'ordre habituel : « rien ne rentre, rien ne sort ». Les pétroliers prévoient également des actions locales avec les salariés des infrastructures portuaires, avec lesquels des manifestations communes pourraient être organisées. La fédération CGT des Ports et Docks a en effet appelé à une grève de 24 heures jeudi, lors de laquelle elle « appelle les ouvriers dockers et les travailleurs des ports à amplifier les modalités d'action ».

Pour la suite, la CGT Pétrole évoque une nouvelle journée d'action qui collerait au 31 janvier, la veille ou le lendemain. « Cette dynamique dont on a besoin et que pour le moment l'intersyndicale ne propose pas, on est en train de la créer », estime Thierry Defresne, qui espère que les salariés suivront cette impulsion.

« Durcir à tout crin, c'est perdre une partie de l'opinion » (CFDT)

Une ligne dure avec laquelle le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a pris ses distances. Il « n'est pas pour appeler à la grève reconductible dans différents secteurs professionnels », a-t-il dit à la presse. Il avait eu auparavant l'occasion de marquer son désaccord avec les « coupures ciblées » d'électricité prônées par la CGT. « La CFDT ne cautionne pas les coupures de courant », a-t-il redit.

« Le durcissement à tout crin c'est perdre une partie de l'opinion (...) L'exécutif préférerait peut-être un blocage, il préférerait peut-être un retournement de l'opinion, ce serait plus facile à manier. Je ne lui ferai pas ce plaisir », a-t-il prévenu. Pour autant, Laurent Berger a tenu à souligner la solidité de l'intersyndicale, au-delà de ces divergences. « Vous n'allez pas nous diviser aujourd'hui », a-t-il dit aux journalistes, en appelant une nouvelle fois à « réussir le 31 ».

L'idée d'une mobilisation le week-end est « dans les cartons »

« L'intersyndicale appelle toute la population à se mobiliser encore plus massivement le 31 janvier pour dire non à cette réforme injuste », ont réaffirmé mercredi les huit principaux syndicats français dans un texte commun, lu par le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, à l'occasion d'un point presse près de l'Assemblée .Une intersyndicale est prévue le soir du 31, à l'issue de laquelle une ou plusieurs dates de mobilisation devraient être annoncées. L'idée d'une mobilisation le week-end, comme le souhaite la CFDT, est « dans les cartons », selon le patron de la CGT.

(Avec AFP)