Retraites : l'examen de l'article 7 commence au Sénat, les syndicats veulent voir Macron pour qu'il retire sa réforme

Par latribune.fr  |   |  580  mots
(Crédits : SARAH MEYSSONNIER)
Après une journée de mobilisation qualifiée d'« historique » par les syndicats, l'intersyndicale a demandé mardi soir à être « reçue en urgence » par Emmanuel Macron « pour qu'il retire sa réforme » des retraites et a annoncé deux nouvelles journées de mobilisation samedi et la semaine prochaine. Dans le même temps, que le Sénat a entamé en fin d'après-midi l'examen très attendu de l'article pivot du projet de réforme des retraites reculant l'âge de départ à 64 ans. l

Après une très forte mobilisation dans la rue, l'intersyndicale a demandé mardi soir à être « reçue en urgence » par Emmanuel Macron « pour qu'il retire sa réforme » des retraites et a annoncé deux nouvelles journées de mobilisation samedi et la semaine prochaine.

« Le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique », a dénoncé dans un communiqué l'intersyndicale qui appelle à la mobilisation le 11 mars et le jour de la semaine prochaine où sénateurs et députés se réuniront pour tenter de trouver un accord sur la réforme des retraites, probablement autour du 15 mars.

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« Mobilisation historique »

Les syndicats, qui jouent leur va-tout face au gouvernement à quelques jours d'une probable adoption de la réforme des retraites au Sénat, ont par ailleurs salué une « mobilisation historique », même si les taux de grévistes restaient un peu en deçà des records.

Pour cette sixième journée d'action contre la réforme des retraites, la CGT a annoncé 3,5 millions de manifestants dans toute la France, soit 1 million de plus que les 2,5 millions qu'elle avait décompté le 31 janvier, le précédent record dans cette mobilisation contre la réforme des retraites. Le ministère de l'Intérieur de son côté a chiffré à 1,28 million le nombre de manifestants, soit légèrement plus que son décompte du 31 janvier (1,27 millions).

Comme lors des précédentes mobilisations, les cortèges ont été globalement calmes en dépit de quelques heurts entre certains manifestants cagoulés et les forces de l'ordre à Paris, Nantes, ou encore à Lyon et Rennes où des canons à eau ont été utilisés. A Paris, 22 personnes ont été interpellées.  Dans la capitale, les chiffrages font le grand écart entre 700.000 selon la CGT et 81.000 pour la préfecture.

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Pas de débat de l'article 7 au Sénat

Cette mobilisation est intervenue alors que le Sénat a entamé en fin d'après-midi l'examen très attendu de l'article pivot du projet de réforme des retraites reculant l'âge de départ à 64 ans. Outre le recul progressif de l'âge légal de départ, cet article 7 du projet de loi prévoit l'accélération de l'allongement de la durée de cotisation prévu par la réforme Touraine de 2014, cristallisant les critiques des syndicats et de la gauche. Fait exceptionnel au Sénat, les communistes ont marqué cette étape cruciale dans le débat en brandissant dans l'hémicycle des pancartes portant l'inscription : « Retraite à 64 ans: retrait ».

Une motion de renvoi de l'article en commission a été rejetée et la discussion a démarré dans une atmosphère agitée.

Pour rappel, l'article 7 porte la mesure phare du projet de loi de financement de la Sécurité sociale rectificative (PLFSSR) examiné en première lecture par les sénateurs, et qui n'avait pas pu être abordée par les députés. A l'Assemblée nationale, les débats avaient été fortement ralentis par les milliers d'amendements déposés en particulier par les élus de La France insoumise (LFI). Le parti de Jean-Luc Mélenchon n'a pas d'élu au Sénat.

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