Retraites : le gouvernement fait des appels du pied à la droite au Sénat

Par latribune.fr  |   |  506  mots
(Crédits : Reuters)
Le gouvernement est « ouvert » aux propositions des Républicains sur des amendements à la réforme des retraites, en particulier sur la situation des femmes, a indiqué dimanche le ministre du Travail Olivier Dussopt, deux jours avant l'examen du texte au Sénat, contrôlé par la droite.

Le passage du texte de la réforme des retraites devant le Sénat, contrôlé par la droite, sera-t-il l'occasion de quelques amendements ? Le patron du groupe Les Républicains à la chambre haute, Bruno Retailleau, proposait samedi dans Le Parisien soit une « surcote de 5% pour les mères de famille qui auraient atteint à la fois une carrière complète et l'âge légal, soit un départ anticipé à 63 ans ».

« Nous sommes d'accord et ouverts », a répondu Olivier Dussopt dimanche sur BFMTV, expliquant qu'« avoir des âges de départ différenciés entre les femmes et les hommes, ce n'est pas très juste ».

Lire aussiLe Conseil d'Etat critique le véhicule législatif choisi par l'Etat pour sa réforme des retraites

Vers une « surcote » encore floue pour les femmes ayant eu des enfants

Dans le texte, « le chantier que nous avons à améliorer et à poursuivre concerne la situation des femmes qui, ayant eu des enfants, arrivent à l'âge de la retraite (...) avec des trimestres validés au titre de la maternité » qui souffriront d'un effet de neutralisation et seront « perdus » du fait du relèvement de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, a convenu M. Dussopt.

« On peut trouver des solutions », a-t-il poursuivi, alors que la réforme doit être examinée à partir de mardi par les sénateurs, dix jours après des débats houleux à l'Assemblée. Le gouvernement, a-t-il avancé, envisage par exemple de se dire qu' « à partir d'un certain âge, si vous n'avez pas atteint l'âge d'ouverture des droits (...) mais que votre carrière est déjà complète, les trimestres que vous continuez à faire donnent lieu à une surcote », sans en préciser le taux.

« Nous comptons proposer au gouvernement deux options : soit une surcote de 5 % pour les mères de famille qui auraient atteint à la fois une carrière complète et l'âge légal, soit un départ anticipé à 63 ans », a proposé Bruno Retailleau samedi au Parisien, évoquant également l'idée d'un "contrat de fin de carrière qui serait exonéré de cotisations familiales" pour les salariés âgés d'au moins 60 ans.

Lire aussiRetraites : quand Macron réussit à énerver les syndicats modérés

Macron veut une majorité avec Les Républicains

De leur côté, les syndicats engagés contre la réforme ont appelé à mettre le pays à "l'arrêt" le 7 mars.

Enfin, au Salon de l'Agriculture samedi, le président de la République, Emmanuel Macron, s'est également dit favorable à des propositions de la droite au Sénat. « Je souhaite que le Sénat puisse enrichir le texte » sur la réforme des retraites « avec ce qui lui paraît utile », a-t-il indiqué.

« J'ai vu (que) le Sénat voulait faire avancer les choses sur la politique familiale et les droits des femmes. Je pense que le gouvernement abordera (ce débat) avec de l'ouverture et de la volonté d'engager pour bâtir une majorité derrière ce texte », a poursuivi le chef de l'Etat.