Retraites : les syndicats conviés par Elisabeth Borne la semaine prochaine pour renouer le dialogue

Par Paul Marion  |   |  658  mots
Emmanuel Borne à Matignon, mardi 28 mars. (Crédits : Reuters)
L'intersyndicale est invitée en début de semaine prochaine à Matignon. Le gouvernement veut reprendre le dialogue rompu après le retour au 49.3 pour passer la réforme des retraites et l'embrasement social qui a suivi. L'exécutif ne semble pourtant pas ouvert à la discussion sur la réforme des retraites. Le Conseil constitutionnel a de son côté annoncé qu'il rendrait ses décisions sur le texte de la réforme et le RIP le 14 avril.

Mis à jour à 12h30

Les syndicats de retour à Matignon en début de semaine prochaine à Matignon pour leur première entrevue avec l'exécutif depuis le recours au 49.3 et l'embrasement du conflit social autour la réforme des retraites.

Lire aussiEntre Emmanuel Macron et les syndicats, l'impossible réconciliation

 Après dix journée de mobilisation, dont une dernière moins suivie et moins chaotique que prévu avec 740.000 manifestants dans toute la France dont 93.000 à Paris, le gouvernement cherche à faire retomber la tension. Il n'est pas certain que l'intersyndicale l'entende de cette oreille, elle qui prévoit une onzième journée d'actions le 6 avril.

La CFDT dit oui, les autres syndicats font la moue

La date n'est pas encore fixée entre lundi, mardi et mercredi. « On ira. On en a parlé entre nous. Oui, on pense collectivement qu'il faut y aller pour porter nos propositions », a confirmé Laurent Berger. Les autres syndicats ont réagi à l'invitation avec plus de réserve. « On a encore besoin d'en discuter en intersyndicale », a tempéré la codéléguée de Solidaires, Murielle Guilbert, tout comme François Hommeril, président de la CFE-CGC souhaite « une discussion entre nous au préalable ».

Reste à savoir sur quel sujet les discussions porteront. Si Matignon a confirmé l'invitation, l'ordre du jour n'est pas connu. « Ce qui est sûr c'est que nous on ira discuter des retraites. Et du travail parce que ça va avec, mais (surtout) des retraites ! », a prévenu Laurent Berger.

Pour parler de quoi ?

De son côté, l'exécutif maintient que le report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans s'appliquera. Par la voix d'Olivier Véran son porte-parole, le gouvernement a encore écarté à l'issue du Conseil des ministres mardi, l'hypothèse d'une pause dans l'application de la réforme.

Dans le camp présidentiel, on retrouve la même rengaine chez François Bayrou, président du Modem et haut-commissaire au Plan, qui maintient ce mercredi matin que « les 64 ans sont dans le texte » et « qu'on ne peut pas changer de ligne à ce point » mais une voix légèrement dissonante chez le ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure. Au cours de l'entrevue de la semaine prochaine, « il y aura forcément une conversation autour des retraites » mais « on doit parler d'autres choses », a-t-il estimé.

A Matignon, la rencontre avec les syndicats s'inscrit dans la volonté de la Première ministre Elisabeth Borne de « mettre de l'apaisement » après dix jours d'émeutes urbaines et de fragilisation de son gouvernement, comme l'y incite le chef de l'Etat. Lors d'une rencontre lundi avec les cadres de sa majorité et de son gouvernement, Emmanuel Macron a assuré vouloir « continuer à tendre la main aux forces syndicales ». Matignon souhaite notamment ouvrir le chapitre suivant les retraites, à savoir une concertation en vue d'une nouvelle loi sur le travail.

Lire aussiRetraites : après l'interview d'Emmanuel Macron, les syndicats désabusés

 L'inconnu porte également sur la position qu'adoptera la CGT autour de la table. Son 53e congrès à Clermont-Ferrand se tient dans une atmosphère houleuse pour décider de la succession du secrétaire général sortant Philippe Martinez. La désignation d'un nouveau patron de la CGT pourrait déboucher sur une CGT « plus offensive » à l'image des blocages imposées par certaines de ses fédérations ces dernières semaines, notamment dans l'énergie.

Décision du Conseil constitutionnel le 14 avril

Le Conseil constitutionnel rendra public ses décisions sur la réforme controversée des retraites le vendredi 14 avril, « en fin de journée », selon un communiqué publié ce mercredi. Les Sages doivent statuer sur « deux décisions » : la première sur la constitutionnalité du projet de loi adopté au Parlement après un recours au 49.3, et l'autre sur la recevabilité de la demande de référendum d'initiative partagée (RIP) lancée par la gauche pour contester la réforme.