Hopium : 25 millions d'euros de pertes au premier trimestre

L'entreprise n'engrange pas de revenus faute de pouvoir commercialiser sa pile à combustible pour l'instant et doit assumer d'importants coûts de R&D.
L'entreprise essuie une perte nette de 24,7 millions d'euros de janvier à juin.
L'entreprise essuie une perte nette de 24,7 millions d'euros de janvier à juin. (Crédits : DR)

Hopium n'est pas sortie d'affaire. La startup française, qui prévoit de commercialiser des piles à hydrogène malgré son placement en redressement judiciaire en juillet, a dévoilé mardi d'importantes pertes au premier semestre. L'entreprise essuie une perte nette de 24,7 millions d'euros de janvier à juin. Faute de pouvoir commercialiser sa pile à hydrogène, elle n'a pas fait rentrer de chiffre d'affaires pendant les six premiers mois de l'année.

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Les comptes affichent des capitaux propres négatifs à -31,9 millions d'euros au 30 juin et une trésorerie quasiment à zéro (88.000 euros). Malgré la réduction de ses charges de personnels après le départ de 35 salariés depuis le début de l'année via une rupture conventionnelle collective, la situation de l'entreprise demeure donc fragile.

Bascule de la voiture à la pile à hydrogène

Après l'abandon du projet de berline à hydrogène pour 2025 comme initialement prévu, Hopium a pivoté ses activités vers le développement de sa propre technologie de pile à combustible. La société a donc reporté les charges de recherche et développement engagées en 2022 autour du prototype baptisé Machina sur l'exercice 2023. Avec un résultat affecté en conséquence d'une perte de 14,4 millions d'euros.

Hopium dit vouloir maintenir « des discussions avec des partenaires industriels et commerciaux potentiels dans l'objectif de définir un plan de continuation lui permettant de sécuriser la poursuite de son activité ». Le tribunal de commerce lui a donné six mois, jusqu'au 19 janvier 2024 précisément, pour trouver de nouveaux fonds.

La société Micromobility.com, cotée au Nasdaq et spécialiste de modes de transport légers urbains, « envisage de devenir actionnaire de long terme d'Hopium », avait annoncé Hopium mi-octobre. « Micromobility.com ne serait pas seulement un nouvel investisseur, mais un partenaire qui nous donnerait de la visibilité aux États-Unis », s'était enthousiasmé le PDG d'Hopium Sylvain Laurent, récemment propulsé président.

Recherche de fonds et d'actionnaires

La jeune pousse avait changé début septembre de président pour la troisième fois en moins de deux ans. Déjà en mars, l'ex-ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, en poste depuis moins d'un an, avait été remplacé par Alain Guillou, resté à peine six mois.

Mardi soir, Hopium a indiqué dans un communiqué séparé avoir pioché dans de nouvelles tranches de l'emprunt obligataire conclu avec son actionnaire Atlas Special Opportunities. « Les fonds levés visent à permettre à la société de poursuivre son activité dans le cadre de la procédure collective ouverte le 19 juillet 2023, en se concentrant sur le développement de sa pile à combustible » jusqu'à la démonstration d'un prototype, a expliqué l'entreprise.

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Atlas Special Opportunities ne devant pas rester actionnaire, les actions Hopium résultant de la conversion des obligations convertibles « seront, en général, cédées dans le marché à très brefs délais, ce qui est susceptible de créer une forte pression baissière sur le cours de l'action ainsi qu'une forte dilution », a averti la direction. L'action Hopium évoluait autour de 0,13 euro mardi soir, contre 15,86 euros le 1er novembre 2022. Cela représente une chute de 98,20% en un an.

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Commentaires 2
à écrit le 01/11/2023 à 22:02
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C'est normal le DG Djebbari préférait être à RMC qu'au travail, demandez à Jean Todt pourquoi il a tout gagné, le travail, le travail, le travail

à écrit le 01/11/2023 à 10:06
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Pourquoi ne pas cibler d'abord les transport sen commun et le transport routier pour la pile à combustible ? Pourquoi voir générer d'abord une bagnole de luxe ? Hopium, Botox, moi je vous dis que les gars ils ont un problème hein...

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