Retraites : Macron va tenter de rebondir, les syndicats préparent le 1er mai

Par latribune.fr  |   |  666  mots
Pour recoller les morceaux et apaiser la colère de la rue, après ce 49.3 qui ne passe pas, la tâche d'Emmanuel Macron s'annonce immense. (Crédits : GONZALO FUENTES)
Sans attendre l'allocution d'Emmanuel Macron, qui devrait évoquer ce soir (20 heures) dans une intervention télévisée les réformes à venir pour redonner du souffle à son quinquennat et tenter ainsi de tourner la page de la réforme de la retraite, les syndicats se tournent d'ores et déjà vers le 1er mai avec l'objectif de « casser la baraque ».

Quelle suite pour le quinquennat ? C'est ce que dévoilera le président de la République, ce lundi au 20 heures. Il a, en effet, choisi de s'exprimer, lors d'une allocution retransmise sur les principales chaînes télévisées, pour donner ses perspectives après la promulgation du texte suite à la validation par le Conseil constitutionnel quelques heures à peine plus tôt.

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Sans doute essaiera-t-il de convaincre à nouveau de la pertinence de ce texte et probablement, comme a déjà pu le faire Elisabeth Borne, la Première ministre, s'attardera-t-il sur les chantiers à venir - santé, écologie, travail, éducation... - pour, ainsi, donner un nouveau souffle à son quinquennat.

Un message pour les Français

« Le président souhaite pouvoir à cette occasion avoir un message pour les Français, alors que s'achève ce moment autour de la réforme des retraites qui sans doute laisse de la colère dans les têtes et dans les cœurs », explique-t-on dans son entourage. Emmanuel Macron, qui recevra dans l'après-midi ministres et responsables de la majorité, veut devant les Français « tracer des perspectives pour les semaines et les mois à venir ». Il s'agit de « réaffirmer le cap qui est le sien - ordre républicain, plein emploi et réindustrialisation, progrès au quotidien-- mais aussi redonner une cohérence d'ensemble à son action ».

Il devrait aussi rapidement ressortir de l'Élysée pour « échanger avec les Français ». Un ministre expliquait la semaine dernière souhaiter « que Macron passe plus de temps sur le terrain ». Un déplacement pourrait intervenir mercredi ou jeudi, sur le thème de l'éducation.

« Jusqu'au bout le mépris » (Laurent Berger, CFDT)

Pour recoller les morceaux et apaiser la colère de la rue, après ce 49.3 qui ne passe pas, la tâche s'annonce immense. Ainsi, les syndicats n'attendent visiblement pas grand-chose de cette intervention et ont déjà donné le ton de ce qu'ils comptaient faire dans les jours à venir pour continuer le combat. La publication au Journal officiel quelques heures à peine après sa validation partielle par le Conseil constitutionnel a été vécue comme une nouvelle provocation par les opposants. « Jusqu'au bout le mépris », a jugé le patron de la CFDT, Laurent Berger.

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Olivier Dussopt, ministre du Travail, lui a répondu dimanche en réfutant toute forme de mépris : «  il y a une volonté de travailler avec tous (...) il y a la volonté que chacun soit respecté dans ses compétences », a-t-il déclaré, interrogé au Grand Rendez-vous d'Europe 1/CNews. « Nous avons fait ce qu'il fallait, ce qui était nécessaire. Il n'y a pas de brutalité dans le fait d'appliquer la loi, le texte est promulgué, il n'y a pas de provocation ». Il a par ailleurs appelé « de (s)es vœux, comme le président de la République, comme la Première ministre, que le dialogue avec les partenaires sociaux puisse reprendre ».

L'invitation lancée pour mardi aux partenaires sociaux est ainsi maintenue, malgré la fin de non-recevoir d'une intersyndicale peu disposée à coller à l'agenda présidentiel. L'heure est plutôt à tenter une démonstration de force lors du traditionnel rendez-vous du 1er mai avec un mouvement unitaire ce qui serait une première depuis 2002, quelques jours après le fameux 21 avril qui avait vu Jean-Marie Le Pen accéder au second tour de l'élection présidentielle. De son côté, la nouvelle leader de la CGT, Sophie Binet a dit souhaiter « un raz-de-marée populaire et historique », quand Laurent Berger « souhaite que le 1er mai, on "casse la baraque" en nombre de manifestants dans la rue ».

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En attendant, les quatre syndicats représentatifs de la SNCF appellent à une « journée d'expression de la colère cheminote » jeudi.

(Avec AFP)