Alstom : réunion lundi à l'Elysée au chevet de l'usine de Belfort

Par latribune.fr  |   |  457  mots
Alors que l'entreprise a annoncé cette semaine son projet de transférer l'activité ferroviaire de Belfort à Reichshoffen, François Hollande et Manuel Valls présideront lundi matin une réunion interministérielle sur le sujet.

Selon l'entourage du président de la République, une réunion interministérielle se tiendra lundi matin à l'Elysée autour de François Hollande et de Manuel Valls sur la situation d'Alstom, dont l'Etat, qui siège depuis février au conseil d'administration, est actionnaire à hauteur de 20%.

L'industriel, qui a remporté le mois dernier un contrat historique de 1,8 milliard d'euros aux Etats-Unis qui doit créer 400 emplois localisés dans l'Etat de New York, a annoncé cette semaine le transfert d'ici fin 2018 de la production de trains et du bureau d'études de son site historique de Belfort vers celui de Reichshoffen, en Alsace. Cette décision fait suite à la baisse des commandes en France, s'est justifiée l'entreprise.

Le site de Belfort, qui emploie 480 salariés, doit voir son activité recentrée sur la maintenance et la réparation. Les salariés concernés se verront proposer un reclassement dans un autre site en France, selon l'entreprise. Le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, a été convoqué à Bercy jeudi pour se voir imposer "une phase de négociation".

Une méthode largement dénoncée au sein du gouvernement

Après Ségolène Royal, Arnaud Montebourg et Emmanuel Macron, c'est au tour de Manuel Valls de dénoncer la méthode employée par l'industriel.

 "La méthode employée par Alstom est inacceptable. Nous l'avons dit cette semaine aux dirigeants (...) On ne peut pas prendre de telles décisions ainsi", a ainsi commenté le Premier ministre dimanche matin au "Grand Rendez-Vous" Europe 1-Les Echos-iTELE.

"Tous les jours, avec le président de la République et les ministres, nous nous battons pour qu'Alstom gagne des marchés, au plan international comme au plan européen", a-t-il souligné.

"Nous pouvons sauver Alstom" à condition que les dirigeants du groupe "jouent pleinement leur rôle".

Le ministre de l'Economie Michel Sapin, le secrétaire d'Etat à l'Industrie Christophe Sirugue et le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies participeront à cette réunion aux côtés du chef de l'Etat et du Premier ministre.

Le gouvernement critiqué par l'opposition

L'opposition n'a pas manqué de critiquer l'impuissance du gouvernement. Après Nicolas Sarkozy, s'étonnant dans le JDD "Comment l'Etat peut-il accepter que son co-actionnaire annonce la fermeture du site sans qu'il soit au courant?" avant de conclure "Hollande restera comme le président du renoncement national", Nathalie Kosciusko-Morizet (Les Républicains), candidate à la primaire de la droite, regrettait dans le Grand Jury (RTL/Le Figaro/LCI) que "l'Etat se réveille bien tardivement".

Quant au Commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici, interrogé sur France 3 dimanche, il a estimé que  si "l'Etat ne peut pas à lui seul empêcher cette fermeture, il doit avoir une parole, une action".