Smic : une revalorisation plus forte que prévu en janvier, selon Élisabeth Borne

Par latribune.fr  |   |  465  mots
La revalorisation automatique du Smic au 1er janvier devrait être supérieure à 0,6%, a indiqué mardi la ministre du Travail Élisabeth Borne. (Crédits : Reuters)
La ministre du Travail prévoit une revalorisation du salaire minimum de croissance supérieure à 0,6% au 1er janvier, alors que le panel d'économistes consulté avant chaque hausse tablait lundi sur une augmentation comprise entre 0,5% et 0,6%. Cette augmentation doit faire face à l'inflation exceptionnelle liée aux déséquilibres entre l'offre et la demande provoqués par la reprise économique.

Après une augmentation exceptionnelle de 2,2% en octobre, le Smic sera de nouveau revalorisé au 1er janvier de plus de 0,6%, a indiqué mardi la ministre du Travail Élisabeth Borne. Une hausse supérieure à celle estimée par les économistes, pour faire face à l'inflation exceptionnelle.

"On a eu aujourd'hui les premières estimations de l'Insee sur l'inflation en novembre", a expliqué la ministre au micro de BFM Business. "Elles montrent que celle-ci, à 2,8% sur un an, est plus importante que ce qui était prévu. La nouvelle augmentation du Smic au 1er janvier devrait être supérieure au +0,6% annoncé par les experts".

La ministre du Travail consultera les partenaires sociaux une fois qu'elle aura reçu les chiffres définitifs de l'inflation le 15 décembre, a-t-elle ajouté. En octobre, le Smic avait déjà été porté à un niveau brut horaire de 10,48 euros et mensuel de 1.589,47 euros - du fait d'une hausse des prix supérieure à 2% entre novembre 2020 et août 2021. C'était la première fois depuis 2011 qu'une hausse automatique intervenait hors 1er janvier.

Le dispositif "le plus protecteur du monde"

La ministre du Travail doit faire face à une équation difficile : protéger le pouvoir d'achat face à la flambée des prix des matières premières et, par ricochet, des produits de consommation, sans pour autant "alourdir le coût du travail".

L'inflation connaît en effet depuis plusieurs mois une accélération. Le rythme de la hausse des prix a atteint 2,8% en glissement annuel en novembre, soit son niveau le plus élevé depuis 13 ans en France, selon une estimation de l'Insee. Le constat est encore plus impressionnant en zone euro : le rythme d'inflation a augmenté plus que prévu en novembre, pour atteindre 4,9% en glissement annuel, selon Eurostat, là aussi un record historique depuis 25 ans. Cette hausse des prix est liée à la reprise de l'économie après les premières vagues de l'épidémie de Covid-19, avec notamment une flambée des cours des matières premières (comme l'énergie) et des tensions sur les chaînes d'approvisionnement.

Augmentation des salaires: pour le Medef, les voyants sont au vert

Pour protéger le portefeuille des Français, l'augmentation des salaires est un élément clé. Or, "on a en France le dispositif le plus protecteur du monde, qui tient compte du pouvoir d'achat et de l'augmentation de l'inflation", a estimé Élisabeth Borne.

Un avis partagé par le Medef qui estime que les voyants sont au vert pour augmenter les salaires. L'inflation, la pénurie de main-d'œuvre et le rebond de la croissance sont autant de facteurs pour justifier une hausse, d'autant plus qu'"après deux ans d'efforts, les salariés attendent leur juste récompense", estime le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.

(avec AFP)