SNCF : la CGT-Cheminots prête à "un mois de grève"

Par latribune.fr  |   |  685  mots
(Crédits : © Regis Duvignau / Reuters)
La CGT-Cheminots, premier syndicat à la SNCF, est prête à mener "un mois de grève" pour "faire plier le gouvernement" dans son projet de réforme du groupe public, indique lundi son secrétaire général de la confédération Laurent Brun.

Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé lundi un recours aux ordonnances pour faire adopter "avant l'été" une réforme de la SNCF, avec notamment la fin du statut de cheminot pour les nouveaux embauchés.

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"Nous allons relever le défi"

Les syndicats représentatifs (CGT, Unsa, SUD-Rail et CFDT) doivent se retrouver mardi après-midi pour tenter de préparer une réponse commune à ces projets de réforme.

"Pour faire plier le gouvernement, il va sans doute falloir un mois de grève", déclare M. Brun. "Nous allons relever le défi. On est sûrement partis pour l'un des plus importants mouvements sociaux de l'histoire de la SNCF", ajoute-t-il.

La CGT va essayer "d'engager, de la manière la plus unitaire possible, une riposte à la hauteur de ce qui est présenté" par le gouvernement, a déclaré à l'AFP Cédric Robert, porte-parole de la CGT-Cheminots.

"On ne peut pas accepter le fait de dire que demain, les futurs employés de la SNCF ne seraient pas embauchés au statut", a-t-il souligné.

Les trois autres organisations syndicales, Unsa, SUD-Rail et CFDT, s'étaient déjà prononcées en faveur du dépôt d'un préavis de grève lors d'une précédente réunion interfédérale jeudi.

Après les annonces d'Edouard Philippe, l'Unsa-ferroviaire a indiqué qu'elle proposerait mardi aux autres organisations une grève "avant le 22 mars", date d'une journée de mobilisation commune avec les agents de la fonction publique.

Dimanche, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, avait prévenu que si le gouvernement voulait "passer en force" en recourant aux ordonnances, les cheminots "hausseraient le ton".

Le discours du Premier ministre lundi "confirme la méthode du passage en force", a estimé Cédric Robert, ajoutant se poser "la question de savoir de quoi le gouvernement a peur en tentant d'éviter d'avoir un débat public plus large".

Par ailleurs, sur la question des petites lignes, le gouvernement "évacue ce sujet potentiellement très compliqué du point de vue de l'opinion publique" en décidant "de renvoyer la patate chaude aux régions", a-t-il ajouté.

"Trop d'ordonnances ça peut tuer le malade"

Une réforme par ordonnances de la SNCF "risque de mettre de l'huile sur le feu", a averti lundi le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, alors que le gouvernement doit dévoiler sa "méthode" et son calendrier.

"Trop d'ordonnances ça peut tuer le malade", a ironisé M. Mailly sur Franceinfo, pointant "à la fois un problème de méthode et un problème de fond".

"On ne nous a jamais parlé d'ordonnances sur la SNCF", a-t-il affirmé, estimant que le gouvernement a la "tentation de vouloir passer en force et de confondre vitesse et précipitation".

"Sur un dossier comme celui-là, il pourrait prendre le temps d'une véritable consultation", a-t-il ajouté, rappelant qu'"il y a des lignes rouges", notamment la question du statut des cheminots.

"Ce sont les cheminots qui vont (en) discuter avec le gouvernement s'il y a possibilité de discuter, (mais) si ça passe par ordonnance, ça risque d'être restreint comme discussion et ça risque de mettre de l'huile sur le feu", a-t-il mis en garde.

"Je ne pense pas que le statut soit le premier problème", a poursuivi M. Mailly, soulignant que ce statut "a déjà évolué" avec "l'alignement" du régime de retraite des cheminots qui "est en train de se faire".

"Est-ce que c'est le statut qui est à l'origine des 46 milliards (d'euros) de dette de la SNCF ? Je ne pense pas", a-t-il insisté, dénonçant "un sous-investissement chronique depuis des années à la SNCF".

Et le statut n'est pas à l'origine de "tous les pépins qu'il y a régulièrement gare Montparnasse ou ailleurs", a-t-il relevé.

FO, non représentatif à la SNCF, a appelé à une journée de manifestation le 22 mars, aux côtés de la CGT et de SUD rail.

(avec agences)