Sommet de Versailles : pour Macron, la finance n'est plus "l'ennemie"

Par latribune.fr  |   |  359  mots
(Crédits : HANNAH MCKAY)
Emmanuel Macron a-t-il fait du anti-Hollande en sortant "le grand jeu" face à 140 patrons de multinationales lundi à Versailles ? La presse de mardi est partagée.

Dans Libération, Laurent Joffrin rappelle que "contrairement à un préjugé solidement ancré, la France a toujours attiré les capitaux étrangers" et "Emmanuel Macron peut se prévaloir de résultats qui sont principalement imputables à son prédécesseur" François Hollande.

Cependant, "il faut mesurer le chemin parcouru", insiste Guillaume Maujean dans Les Echos. "Il y a six ans, le futur président (François Hollande, ndlr) déclarait la guerre à la finance, son +ennemi+ héréditaire."

"Ses premières réformes sociales, les premières mesures fiscales, ont accrédité l'idée" qu'Emmanuel Macron "n'était pas l'ennemi de la finance, pour autant qu'elle +ruisselle+ sur le terrain de l'investissement, donc de l'emploi", relève Jean-Michel Helvig dans La République des Pyrénées.

Versailles : opérations séduction

Cette stratégie du "ruissellement" a le don d'horripiler L'Humanité, pour qui "Macron célèbre à Versailles la grande crue des dividendes". Dans son éditorial, Patrick Apel-Muller persifle "le gratin de la fortune mondiale (...) réuni autour d'un président qui se rêve monarque".

Plus sobrement, le Courrier Picard estime, sous la plume de Daniel Muraz, que "le président a donc joué une fois de plus les VRP. Un rôle qu'il affectionne et pour lequel l'ancien banquier n'est pas le moins doué".

"A l'heure où les Anglais sont englués dans leur Brexit et où les Allemands patinent à trouver une coalition, Paris veut démontrer avec brio et faste que la France est de retour", écrit Alain Dusart dans L'Est républicain.

"L'Angleterre déprime, les États-Unis perdent la tête, l'Allemagne chancelle, l'Italie a la tête aux élections, alors la France sort le grand jeu, les petits fours et les compliments", résume à son tour Florence Chédotal dans La Montagne.

Pour Laurent Bodin de L'Alsace, Emmanuel Macron, qui doit aussi se rendre cette semaine au Forum économique de Davos, "endosse les habits de représentant commercial du produit France".

"Reste à savoir le prix à payer de ces opérations séduction auprès d'acteurs dont la philanthropie n'est pas le premier des moteurs", insiste Eric Marty du Midi libre.

(avec AFP)