Statu quo et maintien des restrictions après le conseil de défense sanitaire

Par AFP  |   |  722  mots
(Crédits : CHARLES PLATIAU)
A la sortie du point de situation hebdomadaire, le porte-parole du gouvernement a salué « la très grande responsabilité des Français », qui « ont su déjouer les pronostics », notamment ceux des scientifiques.

Toujours pas de confinement, mais une "vigilance" qui "reste de mise": le statu quo se poursuit en France face à l'épidémie de Covid-19, avec des contaminations pour l'instant stabilisées malgré la progression des variants.

"La situation reste si fragile qu'un rien peut la faire basculer" et nous pourrions "payer très cher toute forme de relâchement", a assuré le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, mercredi après le conseil de défense sanitaire puis le conseil des ministres.

Pour autant, et comme prévu, il n'a pas annoncé de nouvelles restrictions. Il a salué "la très grande responsabilité des Français", qui "ont su déjouer les pronostics", notamment ceux de nombreux scientifiques qui tablaient sur une aggravation de la situation à cause de l'apparition de variants du virus.

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"Il ne faut pas prendre de mesures exceptionnelles car on voit bien aujourd'hui que le plateau est maîtrisé, que notre capacité hospitalière répond présent, que le nombre de personnes en réanimation a baissé, de peu", avait affirmé dans la matinée le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Christophe Castaner, sur France 2.

Les hôpitaux restent toutefois fortement sollicités, comme le fait remarquer une note de la Direction générale de la santé de mardi.

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Variants majoritaires ?

"La situation épidémique est préoccupante avec la persistance de fortes tensions des services hospitaliers dans les régions de l'Est, conjuguée à une progression importante du virus et de la sollicitation de l'offre de soins dans les régions de l'Ouest, dans un contexte de circulation de plusieurs variantes du SARS-CoV2" (le virus apparu en 2019), indique la DGS dans cette note.

D'après cette branche du ministère de la Santé, "les effets sur le système de santé sont difficilement évaluables à ce stade".

Le nombre de patients hospitalisés en réanimation, atteints donc de formes graves, était mardi de 3.338, au plus haut depuis une semaine, et en progression de plus d'un quart par rapport à début janvier.

Quant au nombre de nouveaux cas, il dépasse 18.000 par jour en moyenne sur la semaine écoulée, loin au-dessus des niveaux nécessaires pour espérer tout relâchement des mesures contraignantes.

Certains scientifiques sont même pessimistes dans leurs prévisions, comme des chercheurs de l'Inserm qui constatent que "la souche historique du SARS-CoV-2 décroît alors que la progression du variant britannique s'intensifie".

Ce variant beaucoup plus contagieux "pourrait devenir dominant en France la dernière semaine de février ou la première semaine de mars, avec de grandes disparités régionales", prédisent ces chercheurs, dans une étude publiée lundi. Ils recommandent "un renforcement des mesures de distanciation sociale".

Une autre équipe, dirigée par Samuel Alizon, laboratoire de virologie du CHU de Montpellier, juge même que "la propagation des variants est peut-être plus avancée qu'on ne le pense".

Selon des projections basés sur 40.000 tests PCR réalisés entre le 26 janvier et le 16 février, ces chercheurs avancent que "plus de 50% des infections pourraient déjà être causées par les variants en France".

Nominations au Conseil scientifique

Dans ce contexte d'incertitudes prolongées, quatre nouveaux membres ont été nommés mercredi au Conseil scientifique, qui aide à élaborer la stratégie du gouvernement.

Parmi eux, un vétérinaire, Thierry Lefrançois. "Les dernières décennies ont été marquées par des crises sanitaires qui ont souvent mis en évidence l'interdépendance entre l'animal, l'humain et les écosystèmes", a commenté le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie dans un communiqué.

Les trois autres médecins qui intègrent ce conseil sont une infectiologue, Catherine Chirouze, une pédopsychiatre, Angèle Consoli, et le président de la Société française de gériatrie Olivier Guérin.

La vaccination continue à un rythme qui peine à rattraper la demande: selon la DGS, 4,4% des majeurs en France ont reçu une première injection, soit 3,16 millions de personnes.

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