Tous les secteurs industriels n'ont pas effacé la crise

Par Fabien Piliu  |   |  495  mots
La production dans le secteur des transports a augmenté de 12,6% en août après avoir reculé de 5,2% en juillet
La production industrielle a progressé de 1,6% entre juillet et août. Dans l'industrie manufacturière, c'est un saut de 2,2% que l'Insee a enregistré sur cette période. Sur un an, les progressions sont bien moins spectaculaires. Certains secteurs produisent moins qu'en 2010.

Le réveil de l'industrie a-t-il sonné ? En août, la production industrielle mesurée par l'Insee a progressé de 1,6% ! De son côté, c'est un bond de 2,2% que signe la production manufacturière. Ces statistiques sont certes encourageantes. Mais il faudrait qu'elles témoignent d'une tendance lourde pour que l'enthousiasme soit justifié. Or, ce n'est pas le cas.

Au cours des trois mois précédents, la production industrielle a stagné et la production manufacturière a reculé de 0,4%, ce qui ne présage rien de bon pour la croissance au troisième trimestre. L'Insee table pour l'instant sur une progression de 0,2% du PIB au troisième trimestre puis de 0,4% au quatrième trimestre. Sur un an, ce ne sont que des augmentations respectives de 0,6% et de 0,5% que l'Insee enregistre. C'est maigre. Evoquer une reprise dans le domaine industriel n'est donc pas encore crédible.

Proche du niveau observé en 2010

Selon l'Insee, le niveau de la production industrielle flirte avec celui observé en 2010. Celui de la production manufacturière est légèrement supérieur.
Il n'en reste pas moins que certains secteurs ont définitivement tourné le dos à la crise, si l'on prend le niveau de production pour unique critère. Si l'on devait mesurer le niveau des effectifs, le constat serait probablement différent.

C'est notamment le cas de la production de machines et d'équipements, de produits informatiques, électroniques et optiques, des « autres matériels de transports », qui ne sont pas des automobiles, de la chimie, de la pharmacie, des biens de consommation non durables et de celle du segment eau et assainissement.

Quelques secteurs affichent un niveau de production comparable à celui constaté en 2010. C'est le cas de de l'automobile, des biens d'investissement et des biens durables. D'autres ont clairement décroché. C'est tout particulièrement le cas du secteur de la cokéfaction et du raffinage dont la production avait déjà chuté de 30% entre 2007 et 2012 selon l'Insee. La production est marquée par la faiblesse de la demande, la concurrence de nouvelles capacités de production au Moyen-Orient et dont la rentabilité souffre de la chute des prix du baril de brut entamé à l'été 2012.

Des secteurs en panne

C'est aussi le cas des industries extractives et du secteur du bois-papier-imprimerie dont les effectifs ont chuté de 16,2% depuis 2010, en raison de la multiplication des fermetures de sites, notamment dans l'ameublement, secoué par la concurrence étrangère.

La métallurgie est également à la peine. La production de cette branche est quasiment en chute libre depuis 2007.
Nombreuses sont les entreprises, parfois centenaires, qui ont connu des difficultés ou qui ont mis la clé sous la porte ces dernières années, notamment La Fonderie Mayennaise, Sambre et Meuse, Richard-Ducros, Manoir-Custines.

La construction, touchée avec retard par la crise - les mises en chantier étaient encore élevées en 2010 - mais qui subit depuis 2011 un grave coup d'arrêt de son activité, entraine avec elle le secteur des équipements électriques.