Commerce extérieur : l'industrie aéronautique et spatiale, l'arbre qui cache la forêt

Sans les performances de l'industrie aéronautique et spatiale, le déficit du commerce extérieur tricolore serait encore important. Le choc de compétitivité dont bénéficient les entreprises françaises n'a pour l'instant aucun effet sur l'export.
Fabien Piliu
Airbus, l'un des rares champions français à l'international

L'industrie française se résume-t-elle à Airbus, Dassault, Thales et les entreprises composant l'écosystème aéronautique et spatial ? A la lecture des statistiques sur le commerce extérieur publiées ce mercredi 7 octobre par les services des Douanes, on pourrait l'imaginer. En effet, cette industrie est quasiment la seule à afficher un excédent commercial conséquent. De mois en mois. En août, il a dépassé les 2,7 milliards d'euros. Très loin derrière, le secteur des parfums, des produits cosmétiques et des produits d'entretien affiche le deuxième plus gros excédent industriel. Il s'élève à 721 millions d'euros en août.

L'arbre qui cache la forêt

Sans l'excédent dégagé par l'industrie aéronautique et spatial, le déficit commercial n'aurait pas atteint 3 milliards d'euros en août mais le double !

Expliquer l'importance cruciale de cette industrie pour la balance commerciale française est assez simple. Parmi les membres industriels du CAC 40, elle est l'une des rares à n'avoir pas délocalisé une partie importante de sa production à l'étranger. Un exemple : même si certains appareils d'Airbus sont construits en Chine ou aux Etats-Unis - dans le cadre de transferts technologiques prévus par les contrats commerciaux ou pour tirer parti des avantages liés à une implantation en zone dollar - la majorité des Airbus sortent encore des chaînes de production françaises.

Ce n'est pas le cas des voitures fabriquées par Renault ou par le groupe PSA. Un tiers seulement des véhicules siglés du losange ou marqués du lion sont fabriqués en France. Ces délocalisations expliquent pourquoi l'industrie ne représente plus que 19% du PIB tricolore, contre 31% au début des années 80.

Une fenêtre de tir pourtant favorable

Les performances de l'industrie aéronautique et spatiale cachent donc les difficultés du tissu économique à se projeter hors des frontières hexagonales. C'est indéniable. Pourtant, l'environnement conjoncturel est favorable. Les conditions d'emprunt sont attractives, en raison de la faiblesse des taux d'intérêts, le prix des matières premières et notamment de celui des hydrocarbures est bas, et le niveau de l'euro face au dollar est favorable. A ces éléments exogènes s'ajoutent les mesures contenues dans le pacte de compétitivité et le pacte de responsabilité qui permettent de réduire le coût du travail en France. Il semble que tous ces facteurs n'aient pas encore d'effets. En juillet, les exportations avaient reculé de 1,7%. Elles se sont ensuite repliées de 3% en août.

Fabien Piliu
Commentaires 19
à écrit le 09/10/2015 à 1:08
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Airbus n'est pas français, c'est un consortium européen. 50% du PIB français serait produit pas des entreprises étrangères, on n'aurait peu d'ETI, on ferait des enseignangnans à wallis et futunea pour 10 élèves qui feraient des jeunes sans emploi ou ...

à écrit le 08/10/2015 à 4:15
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Comme d'habitude, notre déficit commerciale avec l’Allemagne reste énorme, plombe notre économie et maintient de ce fait un taux de chômage élevé en France. Hormis le fait que nous permettons à nos amis allemand de bénéficier d'une bonne santé économ...

le 08/10/2015 à 12:22
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Blablabla...encore un qui croit en l'Europe et aux "Européens", terme qui ne veut rien dire, à part idéologiquement.

à écrit le 08/10/2015 à 2:48
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Ne vous faites aucune illusion. Si l'UE continue à trainer des pieds pour signer le traité transatlantique, une affaire viendra très certainement fragiliser le secteur.

à écrit le 07/10/2015 à 22:44
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les facteurs conjoncturels sont aussi favorables pour les concurrents, notamment européens, de la France, et le prix du pétrole a baissé pour tout le monde, et d'ailleurs plus encore dans la zone $ que dans la zone €, où une partie de la baisse du br...

à écrit le 07/10/2015 à 18:24
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faut acheter davantage français et pas allemand, le jour ou on n'aura plus d'industrie en France, on sera dans la complétement dans la mouise.

le 07/10/2015 à 22:50
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Mais... c'est déjà fait. On n'a quasiment plus d'industrie, et dans certains secteurs l'alternative n'est pas d'acheter allemand (ou chinois) ou français, c'est d'acheter allemand (ou chinois) ou ne pas acheter du tout. Essayez par exemple de trouver...

à écrit le 07/10/2015 à 18:24
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faut acheter davantage français et pas allemand, le jour ou on n'aura plus d'industrie en France, on sera dans la complétement dans la mouise.

le 07/10/2015 à 21:37
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Et pourquoi pas une dictature qui nous obligera à acheter "français", sinon c'est la prison ?

à écrit le 07/10/2015 à 16:49
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Je ne comprend pas, pourquoi Airbus ne crée t'il pas plus d'emplois en France ? Avec tous les milliards de bénéfices engrangés, ils peuvent se le permettre non ?

le 07/10/2015 à 19:52
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@emplois Airbus ne va pas créer des emplois sans utilité et pour vous faire plaisir, ce qui augmenterait ses coûts et le rendrait moins performant face à ses concurrents!

le 07/10/2015 à 21:38
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Pourquoi pas ? On crée bien des fonctionnaires sans utilité non ?

à écrit le 07/10/2015 à 16:12
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vu la nullité des études de commerce international vu l'inutilité des salons et autres conseils des chambres de commerce vu que les organismes COFACE en tête ne prête qu'aux riches etc..... les entreprises n'arrivent pas à exporter car le système...

le 07/10/2015 à 16:56
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Les Douanes recensent les exportations de toutes entreprises résidentes en France. Qu'elle soit d'origine européenne, malaisienne ou que la maison-mère vienne de Mars

le 07/10/2015 à 19:47
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@Jean Nemaredescommentaires Exact! 2014, entreprises exportatrices (Douanes): 01- Airbus SAS 02- Airbus Opérations 03- Peugeot-Citroën SA 04- Renault 05- Sanofi 06- Snecma 07- Total 08- Louis Vuitton 09- ArcelorMittal 10- ST Microelectron...

à écrit le 07/10/2015 à 15:15
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Merci au journaliste Piliu..., pour le descriptif de l'industrie française Airbus est un groupe Européens et paye ses impôt à Amsterdam ...comme Thalès...Dassault sous -traite environ 32/38 % des composants de ses systèmes à l'étranger ...alors... ,i...

le 07/10/2015 à 19:55
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cocorico!

à écrit le 07/10/2015 à 14:06
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Petit rappel: Airbus n'est pas français mais européen

le 07/10/2015 à 15:43
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Exact, mais c'est la France qui même le bal et qui est à l'initiative des programmes en coopération ! Nos voisins trainent des savates! C'est d'ailleurs la France qui a refilé ses programmes à ses voisins pour l'équipe européenne! C'est aussi la Fr...

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