Vers une nouvelle baisse des impôts ?

Par Fabien Piliu  |   |  571  mots
François Hollande réfléchirait à une nouvelle baisse d'impôts pour les ménages
Le chef de l'Etat envisagerait d'alléger la pression fiscale pesant sur les ménages. Cette stratégie peut-elle payer ?

Donné largement perdant lors de la prochaine élection présidentielle par les derniers sondages, François Hollande envisagerait une nouvelle baisse d'impôts pour les ménages en 2017.

Ce serait la passe de quatre, certaines catégories de ménages ayant déjà vu la pression fiscale reculer en 2014, 2015 et 2016.

A Bercy, cette option est vue d'un mauvais œil, une nouvelle baisse des recettes fiscales étant  de nature à compromettre la réalisation de l'objectif de réduire le déficit public sous la barre des 3% en 2017. Un objectif que le candidat Hollande avait promis d'atteindre en 2013... Au ministère des Finances, on tient à ce que les engagements pris par Paris soient au moins tenus en 2017, en dépit des nombreux gestes que le gouvernement annonce depuis plusieurs semaines. dernier exemple en date, les professeurs des école ont appris ce week-end qu'ils allaient bénéficier d'une prime de 800 euros.

Des milliards d'euros non financés ?

Interrogé ce lundi sur RTL, Gilles Carrez, le député Républicains du Val de Marne et président de la Commission des Finances à l'Assemblée nationale a estimé à six milliards d'euros "non financés" , le montant des annonces "cadeaux" faits par le gouvernement depuis le début de l'année.

Qu'en pense Bruxelles ? " Passer sous 3% de déficit en 2017, comme la France s'y est engagée, est possible à condition que le budget 2017 soit un budget sérieux. Ca me paraît tout à fait jouable. La tendance économique est la bonne. Il faudra que le budget 2017 qui sera présenté à l'automne continue d'être un budget sur la voie des efforts", a déclaré Pierre Moscovici, le commissaire européen chargé des Affaires économiques ce lundi sur LCI. En clair, une nouvelle baisse de la fiscalité des ménages n'est envisageable que si elles sont compensées par des économies équivalentes.

La "reprise" se concrétise

Cette initiative, si elle se concrétise dans les faits, ressemble à une ultime tentative de séduction de l'opinion par François Hollande. Cette stratégie peut-elle fonctionner ?  l'actuel chef de l'Etat a beaucoup de terrain à reconquérir. Plusieurs sondages annoncent en effet son élimination dès le premier tour de la prochaine élection présidentielle, au cas où il se présenterait.

Il lui reste un an pour reconquérir les Français. Le temps imparti est-il suffisant ? Outre ce cadeau fiscal, il faudrait que l'amélioration conjoncturelle se confirme.

Au premier trimestre, le PIB a progressé de 0,5%. Pour la plupart des économistes, l'objectif d'une croissance annuelle de 1,5% est réalisable. Le PIB avait augmenté de 0,2% en 2014 et de 1,2% en 2015. Cette "reprise" a des heureuses conséquences sur l'emploi.

Une partie serrée

En effet, le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A a reculé de 60.000 personnes en mars, ce qui représente une baisse de 1,7%. Il faudrait que cette tendance se prolonge de nombreux mois pour que le chômage recule réellement, d'autant plus que cette baisse spectaculaire s'explique surtout par le transfert de chômeurs appartenant à la catégorie "A" vers les catégories "B et C", via la multiplication des contrats courts.

Sachant que François Hollande ne se représentera que si la "tendance" à la baisse nombre de chômeurs est réelle et pérenne alors que 600.000 personnes supplémentaires se sont inscrites à Pôle emploi en catégorie "A" depuis mai 2012 et son accession au pouvoir, la partie s'annonce serrée.