Vingt départements « sous surveillance » pour d'éventuels confinements « le 6 mars »

Par Avec agences  |   |  767  mots
(Crédits : POOL)
Après avoir partiellement confiné Nice et Dunkerque où la situation continue de se dégrader, le gouvernement temporise sur les autres zones tendues, où les taux d'incidence du Covid-19 sont également en augmentation. En filigrane, le Premier ministre Jean Castex a donné rendez-vous pour un nouveau point d'étape à l'approche du « 6 mars », date à laquelle des confinements localisés pourraient être annoncés face à la pandémie.

Vingt départements sont en surveillance renforcée en France en raison d'une situation épidémiologique et hospitalière inquiétante, a annoncé Jean Castex. En cas de dégradation dans ces départements, de nouvelles mesures de restrictions seront prises « le week-end du 6 mars », a précisé le Premier ministre lors d'une conférence de presse donnée ce jeudi 25 février. Dans l'intervalle, Matignon va mener « des concertations » avec les préfets et les élus locaux des zones concernées.

Lors de ces discussions, les mesures de freinage telles que celles instaurées à Nice ou Dunkerque, avec un confinement le week-end, seront à l'étude pour ces territoires. Elles pourraient ainsi concerner toute l'Ile-de-France, et seront mises en place la semaine prochaine si la situation continue de se dégrader, a-t-il ajouté.

Parmi les départements concernés, ceux du Nord mais également l'Ile-de-France, comme le montre la carte des taux d'incidence de Santé Publique France qui recensait onze départements métropolitains et trois d'outre-mer. Sur Twitter, Jean Castex a partagé une nouvelle carte ajoutant de nouveaux départements problématiques, tels les Hauts-de-Seine, l'Eure-et-Loir, le Rhône, la Drôme.

Niveau d'incidence autour de 250 cas pour 100.000 habitants, part de variant "supérieur à 50%", pression hospitalière "proche du seuil critique" et "circulation virale qui commence à s'accélérer sérieusement" ont présidé à leur désignation.

A Paris, avec la fin des vacances et le retour des enfants à l'école lundi, la mairie de Paris craint "une explosion des chiffres" dans la capitale, a déclaré à l'AFP Anne Souyris, adjointe à la Santé de la maire Anne Hidalgo.

Autre territoire "surveillé", la Moselle, où le gouvernement a annoncé que des tests PCR négatifs de moins de 72 heures seraient exigés dès lundi pour les frontaliers qui reviennent d'Allemagne sans motif professionnel. Pour les non-frontaliers, ce test est déjà réclamé pour toute entrée en France en provenance d'un pays de l'UE.

Le variant anglais représente la moitié des cas positifs

Au niveau national, la situation reste inquiétante. Face aux journalistes, Jean Castex a cité les 30.000 déclarations de cas mercredi, "un chiffre que nous n'avions pas atteint depuis novembre" 2020. La faute notamment au variant anglais du virus, qui représente désormais "à peu près la moitié" des cas positifs", a-t-il indiqué.

Jean Castex n'a annoncé aucun confinement national, qu'il "faut tout faire pour retarder". Il a justifié la décision de ne pas reconfiner en janvier, qui "nous a permis de gagner du temps" pour vacciner davantage et préserver l'économie. Mais elle a "une contrepartie: être extrêmement réactif aux premiers signes de reprise" de l'épidémie.

Le Premier ministre a cependant voulu adresser des notes "d'espoir nous permettant d'envisager le retour à la vie normale" dans plusieurs mois, avec un cap fixé "à la fin du printemps". Selon lui, l'impact de la campagne vaccinale, dont les chiffres modestes ont suscité les critiques, "commence à se faire sentir dans la population la plus âgée".

Le dépistage s'est par ailleurs "amélioré". Et le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé que la France a commandé "des dizaines de milliers de doses d'anticorps monoclonaux d'une génération supérieure", attendus "à la mi-mars". Ces anticorps de synthèse sont censés épauler le système immunitaire pour neutraliser le coronavirus.

Au niveau national, Santé publique France a annoncé mercredi avoir enregistré plus de 31.519 cas positifs en 24 heures, un chiffre à prendre avec précaution car il peut comprendre des rattrapages de cas détectés les jours précédents, mais au plus haut depuis mi-novembre. Selon des données plus consolidées, il y a eu 138.771 personnes testées positives la semaine dernière, contre 128.662 la précédente.

Si les contaminations repartent à la hausse en France, ce sera dans un contexte où la charge hospitalière est déjà élevée, avec toujours plus de 25.000 patients hospitalisés (contre plus de 33.000 et 32.000 aux pics des deuxième et première vague), dont plus de 3.400 dans des services de réanimation, où sont soignés les malades les plus gravement atteints.

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 (Avec AFP et Reuters)