
La confirmation est tombée ce lundi 22 février de la bouche du préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez. Pour les deux week-ends à venir, de Menton à Théoule-sur-Mer, où se concentre 90% de la population du département, les déplacements seront interdits du vendredi 18 heures à lundi 6 heures, à de rares exceptions près. C'est une première au niveau local en France métropolitaine depuis le dernier confinement de novembre-décembre.
Une mesure « pas déconnectée d'une réalité d'évidence »
Officiellement, le préfet de département est habilité à interdire ou à restreindre tout rassemblement, réunion ou activité sur la voie publique ou dans des lieux ouverts au public. En réalité, le gouvernement, autorité politique à laquelle sont soumis les représentants de l'Etat, voire même le président de la République en personne, décide des actions à adopter.
« Il est difficile de travailler sur l'isolement de certaines populations [les seniors, ndlr], mais appliquer des mesures plus contraignantes au niveau local pour juguler la montée en puissance n'est pas déconnecté d'une réalité d'évidence », explique à La Tribune une source proche du dossier.
Metz et Dunkerque s'étonnent
Ainsi, pour Nice, l'exécutif semble prêt à territorialiser le reconfinement, alors même qu'il l'a refusé au maire (LR) de Metz (Moselle) qui avait reçu la semaine dernière le ministre de la Santé Olivier Véran. Sur Europe 1, l'élu de la ville lorraine François Grosdidier a déclaré « regretter ces incohérences dans l'organisation de l'Etat ». De même qu'à Dunkerque, le maire (divers gauche) Patrice Vergriete avait demandé la fermeture des établissements scolaires. Une option alors refusée par le sous-préfet du Nord Hervé Tourmente.
« Nous ne pouvons pas reconfiner partout, ce n'est pas une solution. Nous voulons éviter qu'attirés par le soleil, la porosité avec Monaco, l'Italie, les gens, en période de vacances scolaires - et encore une semaine pour la zone C (Paris), deux semaines pour la zone B (Nice) - se rendent dans les Alpes-Maritimes », ajoute cette même source.
« Nous voulons protéger les gens avant tout le reste ! » insiste-t-elle.
Aucun territoire n'a demandé à être reconfiné
Depuis l'apparition de la Covid-19, ces zones frontalières - Hauts-de-France avec la Belgique, le Grand-Est avec la Belgique, le Luxembourg et l'Allemagne, et le Sud avec l'Italie - restent en outre plus touchées que les autres. Seront-elles les prochaines sur la liste de ces reconfinements territorialisés ?
« La visibilité réelle, c'est à dix jours. C'est comme la météo et ça apprend l'humilité... », réplique cette source proche du dossier.
Pour l'heure, aucun autre territoire n'a d'ailleurs demandé à être reconfiné, assure-t-on encore.
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