Hongrie : McDo propose des logements gratuits pour attirer des travailleurs

Par Grégoire Normand  |   |  539  mots
D'autres secteurs comme la distribution et l'industrie automobile sont confrontés à la pénurie de main d'oeuvre.
Confronté au départ massif d'expatriés hongrois, le géant de la restauration rapide, plus connu pour ses emplois à bas salaires que pour sa générosité envers ses salariés, propose désormais des logements à titre gratuit. D'autres groupes confrontés au même phénomène redoublent d'efforts pour faire face à cette pénurie.

La multinationale du hamburger doit faire face à une pénurie de main d'oeuvre en Hongrie. Pour attirer de nouveaux travailleurs, McDonald's propose désormais des logements gratuits comme le souligne Bloomberg. L'émigration de milliers de travailleurs vers des Etats plus riches d'Europe de l'Ouest et un vieillissement de la population sont des facteurs qui peuvent expliquer les difficultés pour les employeurs à recruter.

Des emplois non-pourvus en hausse

Selon les calculs de Bloomberg qui s'appuient sur des chiffres d'Eurostat, le nombre de postes vacants a augmenté de 166 % ces deux dernières années en République Tchèque, où le taux de chômage est l'un des plus faibles de l'Union européenne. En Lituanie, ce phénomène a triplé durant l'année passée tandis qu'il a doublé depuis décembre 2015 en Pologne. D'après les données de la Commission Européenne, la hausse du taux d'emplois non-pourvus concerne plusieurs pays d'Europe de l'Est et en premier lieu la République Tchèque, comme l'illustre le graphique ci-dessous.

Pour attirer des travailleurs, le géant de la restauration rapide a acheté des encarts publicitaires dans les journaux hongrois afin de promouvoir cette offre de logements gratuits pour ses employés. Mais ce phénomène ne se limite pas au secteur de la restauration. La chaîne de supermarchés discount Lidl a par exemple augmenté les salaires de 25 % en République Tchèque. En Roumanie, les ingénieurs en informatique reçoivent des bons pour profiter de salles de gym et de spa.

Dans le domaine de l'industrie automobile, très présente dans l'Est de l'Europe, les firmes doivent proposer des formations et des hébergements pour attirer des travailleurs expliquait, Jan Pribula, le directeur de l'association pour l'industrie automobile slovaque dans la presse. La société Kia commence à ressentir "un véritable manque de main d'oeuvre en Slovaquie," précise son porte-parole Jozef Bace. "De plus en plus de candidats manquent de compétences requises dans l'industrie automobile et ne sont pas intéressés pour rester sur le même poste plusieurs années," ajoute-t-il. L'une des conséquences est que les salaires bruts et les coûts pour les entreprises ont augmenté ces derniers temps. Cette hausse s'est accompagnée d'une amélioration de la productivité tient à rappeler Bloomberg.

Des nouveaux projets d'implantation

Malgré cette fuite des travailleurs, des entreprises de l'industrie automobile s'implantent encore dans ces pays. Le groupe Jaguar-Land Rover est toujours entrain de chercher 2.800 travailleurs pour une nouvelle usine en Slovaquie, qui devrait commencer sa production en 2018. Daimler a annoncé en juillet qu'elle voulait développer ses capacités de production en Hongrie, en proposant 2500 postes à pourvoir d'ici 2020. L'Est de l'Europe conserve encore de nombreux intérêts pour développer une activité. Comme le rappelle les données d'Eurostat, le coût de la main d'oeuvre demeure très bas au regard des autres régions européennes.

Même si tous les secteurs ne sont pas confrontés de la même façon au manque de candidats, " la proposition d'un logement gratuit peut être un outil de recrutement efficace pour d'autres industries dans des zones qui souffrent d'un manque de main d'oeuvre", rappelle McDonald's.