Au Royaume-Uni, l'économie accélère, tandis qu'en France, elle remonte doucement

Par latribune.fr  |   |  599  mots
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Plus durement touchée, l'économie britannique a rebondi grâce à une campagne de vaccination menée tambour battant et une réouverture plus rapide de l'activité, Son PIB au deuxième trimestre, bondit de 4,8%, contre 0,9% pour la France. Toutefois, ce rebond outre Manche ne permet pas encore à l'activité de revenir au niveau d'avant-crise.

Au premier abord, l'économie britannique remonte plus rapidement la pente que la France. Le produit intérieur brut (PIB) du pays a en effet fortement rebondi de 4,8% au deuxième trimestre, contre seulement +0,9% en France, l'économie ayant redémarré plus tôt outre Manche, selon le Bureau national de statistiques (ONS). Néanmoins, il n'a pas encore retrouvé son niveau d'avant-crise, puisqu'il est 4,4% inférieur à ce qu'il était fin 2019. La France de son côté se rapproche davantage de son niveau d'avant-crise, avec -3,3% par rapport au quatrième trimestre 2019.

Il faut dire que le Royaume-Uni a été plus durement touché par la pandémie que la France. Au plus fort de la crise, le pays a vu son PIB dégringoler de 19,5% contre 13,5% pour l'Hexagone. D'un point de vue sanitaire aussi, le Covid-19 a fait plus de 130.000 morts outre-Manche, contre 112.000 dans l'Hexagone, selon Santé Publique France.

Une longueur d'avance dans la vaccination

Néanmoins, face à l'hécatombe, les Britanniques ont réagi rapidement. Depuis le début de la campagne de vaccination, ils sont en avance sur l'Union européenne. L'UE a en effet attendu l'examen complet de l'Agence européenne du médicament avant d'autoriser les vaccins à circuler sur le territoire, alors que de l'autre côté de la Manche, les autorisations ont été délivrées en urgence. De plus, la Commission européenne a fait le choix de négocier avec les laboratoires pour que ceux-ci soient responsables juridiquement pour les effets secondaires des vaccins, ce qui n'est pas le cas du Royaume-Uni. Résultat, mi-février, l'UE se trouvait au niveau de vaccination atteint un mois plus tôt par le Royaume-Uni.

Depuis, la France - comme les autres pays de l'UE - a resserré l'écart, mais reste tout de même en retard sur son voisin. Désormais, 58,46% des Britanniques sont complètement vaccinés contre 50,54% des Français, selon les données d'Our World in Data au 9 août.

Une réouverture de l'économie plus rapide

Ainsi, dès le 12 avril, l'activité a profité de la levée progressive des restrictions sanitaires, notamment la réouverture des pubs et restaurants, pendant que la France restait confinée. Résultat, le PIB est reparti - soutenu principalement par les dépenses des ménages (+7,3% au deuxième trimestre), après avoir reculé de 1,6% au premier trimestre. En outre, la croissance a tendance à s'accélérer, avec +1% pour le seul mois de juin, contre +0,6% en mai, même si le premier mois suivant le confinement a largement contribué à relancer l'économie avec +2,2% au mois d'avril.

En juin, "l'économie britannique a continué de rebondir fortement, le secteur de l'hôtellerie-restauration bénéficiant du premier mois plein lors duquel il était possible de se restaurer à l'intérieur", note Jonathan Athow, statisticien de l'ONS.

Le ministre des Finances Rishi Sunak s'en félicite et précise qu'au deuxième trimestre le Royaume-Uni a bénéficié du taux de croissance le plus rapide des pays du G7, mais prévient qu'"il y a encore des défis à surmonter".

En effet, tout comme en France, le variant Delta du Covid-19 se propage à un rythme élevé au Royaume-Uni. Près de 28.000 nouveaux cas de contaminations sont déclarées chaque jour outre-Manche (au 11 août), contre moins de 6.500 deux mois plus tôt, selon les données d'Our World in Data. De son côté, la France compte près de 24.000 cas quotidiens, un record depuis fin avril.

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