Barack Obama envoie des troupes au sol en Syrie

Par latribune.fr  |   |  283  mots
Barack Obama est prêt à une intervention au sol en Syrie, alors qu'il s'y était opposé jusque-là.
Le geste de Barack Obama semble modeste: il ne s'agit que d'une cinquantaine de soldats des Forces spéciales américaines envoyés pour soutenir les rebelles modérés. Et pourtant, c'est un vrai tournant dans la position américaine qui jusqu'ici refusait toute intervention au sol. Mais c'était avant la campagne de frappes aériennes russes en Syrie, qui ont débuté le 30 septembre.

Le président américain, Barack Obama, a autorisé le déploiement de moins de 50 soldats des forces spéciales dans le nord de la Syrie afin de coopérer avec les forces locales au sol dans la lutte contre l'organisation Etat islamique (EI), a déclaré vendredi un haut responsable de l'administration.

La Maison blanche a parallèlement autorisé le déploiement d'avions A-10 et F-15 sur la base aérienne turque d'Incirlik, le renforcement de l'assistance militaire fournie à la Jordanie et au Liban, ainsi que des discussions avec le Premier ministre irakien, Haider al Abadi dans le but de viser des dirigeants et des réseaux de l'EI, a ajouté ce responsable.

Tournant stratégique

La décision d'envoyer des conseillers en Syrie marque un tournant dans la stratégie américaine contre l'EI, Washington ayant jusqu'à présent refusé toute présence militaire sur le sol syrien pour ne pas se laisser entraîner dans le conflit.

Elle traduit une évolution plus large de la stratégie américaine visant à renforcer les rebelles modérés en Syrie, parallèlement à l'intensification des efforts diplomatiques entrepris par Washington, expliquent plusieurs sources.

Une réponse à l'offensive russe?

Elle intervient alors que la Russie joue depuis un mois un rôle militaire clé dans le conflit syrien en soutenant les forces du président Bachar al Assad par des frappes aériennes.

Moscou dit vouloir frapper l'organisation Etat islamique (EI) mais ses chasseurs ont pris pour cible d'autres groupes rebelles opposés à Assad, dont certains sont soutenus par Washington.

Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, est vendredi à Vienne, la capitale autrichienne, pour des discussions multilatérales sur la guerre en Syrie.