Brésil : Michel Temer ne sera pas poursuivi mais sort affaibli politiquement

Par latribune.fr  |   |  329  mots
Après un vote mercredi à la Chambre des députés, Michel Temer ne sera finalement pas poursuivi en justice pour les accusations de corruption et d'entrave à la justice qui lui étaient reprochées.
Après un vote mercredi après-midi, la Chambre des députés brésilienne a décidé de ne pas autoriser la mise en accusation du président Michel Temer, notamment pour corruption.

Michel Temer et ses proches peuvent souffler. La chambre brésilienne des députés a décidé d'empêcher le renvoi de l'actuel président devant la Cour suprême pour y être jugé. Le chef d'Etat était sous le coup de poursuites pour "corruption passive", "obstruction à la justice" et "participation à une organisation criminelle". Ces accusations seront donc abandonnées.

Malgré une campagne dans les médias et des appels à la raison, l'opposition n'est pas parvenue à réunir suffisamment de voix (deux tiers des suffrages exprimés étaient nécessaires) pour permettre sa mise en accusation. Ils ont été 227 à voter favorablement la motion et 263 à s'y opposer.

Des divisions au sein de la majorité

L'échec de l'opposition a néanmoins révélé plusieurs éléments qui pourraient influencer la poursuite du mandat de Michel Temer. En effet, s'il s'agit d'une victoire pour le président brésilien, certains observateurs précisent qu'elle n'est pas aussi écrasante qu'espérée. Le faible écart entre le nombre de députés ayant voté pour et ceux ayant voté contre (36 voix de différence) fait d'ailleurs l'objet de discussions dans l'entourage du président.

Cette difficulté à rassembler le plus grand nombre a été mise en exergue par la division observée au sein du Parti de la sociale-démocratie, principal parti de la coalition présidentielle. Ricardo Tripoli, sa principale figure, avait demandé la poursuite de la procédure :

"Non pas, parce que nous voulons chasser le président, mais parce que les Brésiliens sont fatigués de toute cette suspicion qui entoure leurs responsables politiques".

Selon certains proches du président, cela pourrait impacter les prochaines réformes, défendues par Michel Temer, notamment en matière économique. Une hypothèse qu'a réfutée le chef d'Etat à l'issue du vote, expliquant qu'il poursuivrait ses grands projets :

"Il est temps désormais d'investir dans notre pays. Le Brésil est prêt à renouer avec la croissance."

 (Avec agences)