Brésil : le sort de Michel Temer entre les mains du Parlement

L'avenir du président de la République fédérative du Brésil se joue ce mercredi lors d'un vote à la Chambre des députés qui déterminera s'il peut-être inculpé et jugé pour corruption. Mais Michel Temer compte sur les nombreux députés qu'il a dans sa manche pour éviter la levée de son immunité.
Le Congrès brésilien doit déterminer aujourd'hui si le président Michel Temer, accusé entre autres de corruption, sera suspendu de sa fonction pour permettre à la plus haute cour de justice du pays de le juger. Mais le chef de l'Etat compte sur les nombreux députés qui le soutiennent, notamment ceux liés au lobby de l'agrobusiness, pour empêcher l'opposition d'arriver à ses fins.

Un an tout juste après avoir destitué Dilma Roussef, sa présidente de la République, le Brésil s'apprête-t-il à rejouer la scène avec son successeur à la tête de l'Etat, Michel Temer? La chambre basse du Parlement (le pendant du Sénat) est appelée dès cet après-midi à déterminer si le président peut être inculpé et écarté du pouvoir pendant au moins six mois, la durée de la procédure.

Accusé de corruption... mais pas seulement

Michel Temer est accusé d'avoir reçu des pots-de-vin par l'intermédiaire de l'un de ses collaborateurs, des faits qui auraient été confirmés par des enregistrements audio et vidéo que le procureur a ajoutés au dossier. Ces accusations ne sont toutefois pas les seules à peser sur l'actuel chef de l'Etat puisqu'il est également suspecté d'avoir fait "obstruction à la justice" et "participé à une organisation criminelle".

| Lire aussi : Brésil: le président Temer va-t-il être traduit en justice ?

Pour mémoire, le 27 juin dernier, Rodrigo Janot, le procureur général du Brésil, a officiellement inculpé Michel Temer après avoir obtenu l'accord du tribunal fédéral. Mais la procédure doit également être approuvée par le Parlement. En effet, l'affaire implique un président en fonction et seuls les parlementaires ont le pouvoir de lever l'immunité du chef de l'Etat, permettant ainsi à la Cour suprême de juger l'affaire.

Temer, serein, avec le lobby de l'agrobusiness dans sa manche

Quelques heures avant le début du vote, le président Brésilien et son premier cercle ne semblaient pas particulièrement inquiets par l'issue de la procédure qui déterminera son avenir politique. En effet, malgré une popularité au plus bas, Michel Temer possède toujours de nombreux soutiens à la Chambre des députés, qu'il a présidée trois fois, et pense savoir que la motion ne passera pas.

Cela n'a pas empêché l'homme politique d'essayer de mettre toutes les chances de son côté en organisant, avant le vote de ce mercredi, plusieurs rencontres avec les membres de la Chambre pour discuter et prendre la température. Hier encore, mardi 1er août, Michel Temer déjeunait encore avec 52 députés membres du Front parlementaire pour l'agriculture, lequel défend férocement les intérêts du lobby de l'agrobusiness au Brésil.

D'autre part, l'opposition cachait mal ses difficultés à réunir suffisamment de voix pour confirmer la procédure qui doit être approuvée par une majorité qualifiée de 342 votes sur les 513 élus que compte la chambre. D'autant que, selon les informations d'Associated Press, le chef de l'Etat aurait au moins 50 soutiens de plus que ce qui est nécessaire pour éviter la procédure.

(Avec agences)

Commentaire 1
à écrit le 03/08/2017 à 9:10
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Merci pour cet article car quand c'est pour parler de lula ou sa complice tous les médias sont là, quand c'est pour parler de cette affaire encore plus pourrie on entend beaucoup moins de monde. TEMER, président de droite ultra corrompu et non élu...

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