Budget italien : la Commission européenne prendra une sanction, Moscovici calme le jeu

Par Louis Mbembe  |   |  444  mots
Le commissaire européen Pierre Moscovici appelle à dialoguer avec le gouvernement italien. (Crédits : Vincent Kessler)
La Commission européenne prendra la semaine prochaine une première mesure disciplinaire contre l'Italie au sujet de son projet de budget de 2019, ont déclaré, ce vendredi, trois hauts fonctionnaires au fait du dossier, rapporte Reuters. Le commissaire européen Pierre Moscovici a, pour sa part, invité au dialogue avec Rome.

A force de jouer avec le feu, Rome se brûle. Mercredi prochain, l'exécutif européen prendra une première mesure entrant dans le cadre de cette procédure. Motif : l'absence de réduction de la dette italienne ont déclaré, ce vendredi, trois hauts fonctionnaires au fait du dossier. "La Commission présentera mercredi son rapport (....) en vue d'entamer la procédure", a  précisé l'un des hauts fonctionnaires.

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En effet, en refusant de retoquer son budget pour l'année prochaine, l'Italie s'est exposée à l'ouverture d'une "procédure pour déficit excessif" susceptible d'aboutir à des sanctions financières correspondant à 0,2% du PIB (soit quelque 3,4 milliards d'euros). De fait, l'Italie a soumis, ce mercredi, à la Commission européenne un nouveau projet de budget 2019 comportant les mêmes hypothèses de croissance et de déficit que le précédent, avec des projections seulement amendées pour la dette publique.

Moscovici joue l'apaisement

Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission européenne, déclare à ce sujet, dans la presse italienne, que le gouvernement italien défie "ouvertement" les règles budgétaires acceptées par tous les pays de la zone euro. Pour apaiser les tensions, le commissaire européen Pierre Moscovici a prôné le dialogue, ce vendredi, avec le gouvernement italien assurant ne pas être "dans une logique de clash" avec Rome.

"Il y a une chose qui est très importante pour moi et pour l'Union européenne, c'est qu'il y a eu une réponse", a affirmé le commissaire sur le site en ligne Boursorama, dans sa première réaction à la décision italienne de ne pas modifier son budget malgré la pression de Bruxelles, qui communiquera officiellement sa position sur le budget le 21 novembre.

Eviter une crise ouverte avec l'Italie

"Le dialogue n'est pas rompu. Nous continuons à parler", a-t-il expliqué. "L'Italie continue de se situer dans un cadre qui est le cadre commun de la zone euro et à vouloir débattre dans le cadre de ses règles et dans le cadre de ses institutions", a-t-il ajouté.

"Pour moi, il y a une chose à exclure, c'est une crise avec l'Italie (...) qui est un pays central, essentiel à la zone euro. On va continuer avec l'esprit de dialogue", a affirmé M. Moscovici qui a admit "marcher sur des oeufs" dans ce dossier.

(Avec AFP et Reuters)