Céréales ukrainiennes : Moscou autorise la reprise des exportations

Par latribune.fr  |   |  575  mots
Des céréales ukrainiennes chargées sur un navire. (Crédits : Haropa)
La Russie annonce ce mercredi réintégrer l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes et russes depuis la mer Noire, vitales pour l'approvisionnement alimentaire du Moyen-Orient et de l'Afrique. Après l'attaque de sa flotte en Crimée, Moscou avait rétabli un blocus sur les couloirs de transports maritimes. La Russie accusait Kiev d'avoir violé ces espaces démilitarisés en lançant des drones sur les navires russes depuis ces zones.

[Article publié le 31 octobre et mis à jour à 16H45]

L'accord sur l'exportation de céréales ukrainiennes n'est pas définitivement coulé. La Russie accepte ce mercredi de reprendre sa participation à cet accord en assurant avoir reçu des « garanties écrites » de la part de Kiev sur la démilitarisation des routes maritimes utilisées pour leur transport.

« La Russie considère que les garanties reçues jusqu'à présent semblent suffisantes et reprend la mise en oeuvre de l'accord », a déclaré le ministère russe de la Défense sur Telegram, quelques minutes après une annonce similaire du président turc Recep Tayyip Erdogan.

Reprise « comme avant » selon Ankara

« Suite à mon entretien avec (le président russe Vladimir) Poutine hier, les expéditions de céréales se poursuivront à partir de midi aujourd'hui », a expliqué Recep Tayyip Erdogan. Le dirigeant turc assure que les flux de transport de céréales depuis l'Ukraine vont reprendre « comme avant », et doit s'entretenir le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans la journée. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, autre garant de l'accord, a salué « chaleureusement » la décision de la Russie.

Une série d'appels téléphoniques ces derniers jours entre responsables russes et turcs, notamment mardi entre Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine, et l'intercession de l'ONU, semble avoir convaincu Moscou de revoir sa position. « Grâce à l'implication d'une organisation internationale, ainsi qu'à la coopération de la Turquie, des garanties écrites nécessaires ont été obtenues de la part de l'Ukraine sur la non-utilisation du couloir humanitaire et des ports ukrainiens désignés pour l'exportation de produits agricoles pour des actes hostiles contre la Russie », a, en effet, indiqué l'armée russe. Vladimir Poutine a en revanche averti que la Russie se réservait le droit de « se retirer » de l'accord « en cas de violation de ces garanties par l'Ukraine ».

Des drones aériens et marins accusés par la Russie

L'accord sur les exportations de céréales avait été suspendu par la Russie samedi suite à une attaque sur sa flotte en Crimée. Signé en juillet, cet accord entre Russes, Turcs et Ukrainiens avait permis de lever le blocus militaire de la Russie sur les céréales ukrainiennes, lesquelles assurent l'approvisionnement alimentaire de nombreux pays du Moyen-Orient et de l'Afrique.

Selon l'armée russe, les drones aériens et marins qui ont frappé samedi la flotte russe stationnée à Sébastopol ont violé la zone démilitarisée de transport des céréales. Moscou estime que ces drones ont pu partir « depuis l'un des navires civils affrétés par Kiev ou ses maîtres occidentaux pour l'exportation de produits agricoles depuis les ports maritimes d'Ukraine ».

« L'Ethiopie est proche de la famine »

En réponse, Kiev avait dénoncé samedi un « faux prétexte » et appelé la communauté internationale à faire pression pour que Moscou « respecte de nouveau ses obligations ». Le gouvernement ukrainien avait immédiatement alerté les conséquences alimentaires d'un arrêt durable du commerce de céréales en mer Noire.

« La Russie est la seule responsable du fait que la nourriture va devenir plus chère en Afrique de l'Ouest et en Asie de l'Est. La Russie est la raison pour laquelle la population, en Ethiopie, en Somalie ou au Yémen, va devoir faire face à des pénuries catastrophiques (...). L'Ethiopie est proche de la famine », avait lancé Volodymyr Zelenski.